L'Epic Egctu qui a la charge de la gestion de la circulation et du transport urbain s'apprête à réaliser, dans le courant de cette année, un ambitieux plan de charge devant soulager la capitale de onze points noirs. Le parcours du combattant est déjà entamé quand on sait que 2005 est considérée comme année charnière dans la concrétisation d'un ensemble de projets, à court, moyen et long termes visant à désengorger la mégapole asphyxiée. En attendant de prendre le métro, qui sera en principe en service en 2008, les Algérois vivent dans l'enfer de la circulation. Un calvaire qui trouve essentiellement sa raison dans la saturation du réseau routier n'arrivant plus à répondre au nombre sans cesse croissant du parc automobile. Dès son installation, le nouveau wali d'Alger Mohamed-Kebir Addou a instruit cet établissement de préconiser des solutions par étapes. Le directeur général de l'Egctu, M. Lakrout, explique, dans ce cadre, que la première action inscrite dans le court terme consiste à revoir la géométrie des carrefours et des sens giratoires. Ces derniers seront embellis par des jets d'eau. Parallèlement, un certain nombre de routes connaîtront une circulation à sens unique. Cette opération sera menée conjointement avec la Dgsn et la direction des transports. Notre interlocuteur ajoute aussi que la nécessité des feux tricolores devient aujourd'hui impérieuse. “nous doterons les 100 principaux carrefours de la capitale de feux tricolores intelligents en conformité avec le nouveau plan de circulation. Ce projet sera opérationnel dès juillet 2005, ce qui va coïncider avec le lancement de la deuxième rocade par le ministère des transports qui inclut plusieurs pénétrantes”, dit-il. Cinq nouveaux parkings Considéré comme facteur important dans le plan de circulation, le stationnement est devenu un véritable casse-tête chinois pour les autorités. Trouver la moindre place où garer son véhicule en plein centre d'Alger relève d'une prouesse. Même les trottoirs n'y échappent pas. Devant ce problème crucial et compte tenu du nombre insuffisant d'infrastructures conçues par l'état à cet effet, un plan d'urgence est actuellement à l'étude, dont la réalisation est prévue au cours de cette année. Cinq grands parkings viendront ainsi au secours des automobilistes en quête de stationnement. Selon le DG de l'Egctu, ces infrastructures répondant aux normes mondiales seront implantées à la rue Didouche-Mourad entre les quartiers Sacré-cœur et Ferhat-Boussaâd (ex-Meissonnier), à proximité du stade Ben-Haddad de Kouba, au niveau de l'emplacement actuel du parc d'entretien mécanique de l'Etusa (Hassiba-Ben-Bouali) à Bir-Mourad-Raïs et enfin l'extension de Tafourah vers la voie ferrée. “Les études géotechniques sont déjà faites et c'est au comité d'urbanisme de la wilaya que revient l'aval de ce projet”, confie-t-il. Par ailleurs, l'Egctu vient de clôturer les négociations avec un partenaire étranger pour la réalisation de parcmètres à travers certains quartiers d'Alger. Ces derniers, une fois achevés, seront mis en location pour les jeunes des quartiers concernés. Ils seront opérationnels au plus tard début 2006. Les stations de bus seront supprimées sur les autoroutes En conséquence d'une grande anarchie mais surtout d'accidents de la circulation, en raison de la gêne qu'elles causent, les stations de bus ne seront plus autorisées sur les autoroutes, comme c'est le cas actuellement au niveau des grands axes. Les transporteurs devront de ce fait rejoindre leurs gares routières. À titre d'exemple, les bus stationnant à l'avenue de l'ALN, près des ateliers de Belcourt, rejoindront la station Aïssat-Idir du 1er-Mai. Cette décision entre dans la logique de la lutte contre les points noirs recensés sur la périphérie d'Alger (autoroute Dar El-Beïda-Zéralda, la Côte à Bir-Mourad-Raïs, Itfc Hydra, carrefour de Aïn Allah à Dély Ibrahim, etc.). En matière de signalisation, l'Egctu a procédé à la mise en place de 2 000 panneaux et plaques destinés à l'orientation et les giratoires. “Actuellement, nous projetons de réaliser 800 km de signalisation routière, un chiffre non négligeable comparativement à ce qui a été réalisé jusque-là, à savoir 37 km”, précise M. Lakrout. Parlant des commodités, il affirme que 6 000 Abribus seront construits durant l'année en cours, ainsi que l'affectation de 65 stations de taxi. En plus des 30 gares routières existantes, d'autres infrastructures seront lancées dans le cadre de ce programme à Baba Hassen, Douéra, Dar El-Beïda (près de l'Usthb), Khraïcia, Bordj El-Bahri (Kahouet Chergui), cité universitaire de jeunes filles de Dergana. Les gares routières seront toutes équipées de commodités (sanitaires et kiosques multiservices). Pour la sécurité des citoyens, M. Lakrout parle de généralisation des barrières de protection afin de canaliser les piétons vers les passages protégés. A. F.