La situation qui prévaut depuis quelques jours au niveau d'Algérie Poste, en particulier en ce qui concerne le problème du manque de liquidités, se complique au fur et à mesure que la fête de l'Aïd approche. Si jusque-là la pénurie de liquidités était ressentie à travers certaines postes des localités reculées, aujourd'hui, elle se propage et a atteint même la recette principale de la ville des Genêts où les retraits sont limités à 20 000,00 dinars. Sur place, de longues files, qui s'apparentent beaucoup plus à des rassemblements, sont visibles. Aucune explication n'est donnée aux usagers qui sont gagnés par une véritable angoisse. Au niveau du distributeur automatique, une longue file s'est également formée. Les usagers qui attendaient affichaient leur l'angoisse. «Je suis venu de Maâtaks pour avoir mon argent. En toute vraisemblance, et au rythme où vont les choses, je serais dans l'obligation de faire le tour de plusieurs agences pour retirer l'argent nécessaire pour faire face aux dépenses de l'Aïd», nous dira Amirouche, père de famille. Un autre, qui attendait son tour, enchaînera : «C'est la totale ! Il ne manquait plus que nous priver de notre argent.» Dans d'autres régions, comme à Tigzirt, nous avons appris que les retraits étaient limités à 10 000 dinars. Ailleurs, la situation est plus que catastrophique. Il existe des agences postales où l'on parle d'inexistence presque totale de liquidités. C'est le cas à Tizi Ghennif, à Maâtkas, Draâ El Mizan et dans d'autres communes reculées où cette situation est vécue depuis plusieurs jours déjà. Aucun des responsables que nous avons interrogés n'a pu nous éclairer sur les origines de ce manque de liquidités et ses véritables causes. «Nous pouvons vous dire simplement que cette situation n'est pas propre à la wilaya de Tizi Ouzou. Le manque de liquidités existe au niveau national», s'est-on contenté de dire. Ce qui est sûr, par contre, c'est que le mécontentement des citoyens ne cesse d'aller crescendo.