Une plaque commémorative en hommage aux musulmans morts durant les deux guerres mondiales a été dévoilée jeudi à la Grande-Mosquée de Paris par le ministre de la Défense Hervé Morin. Le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants, Hubert Falco, et le recteur de la Grande-Mosquée, Dalil Boubakeur, ont assisté à la cérémonie, dont la tenue coïncide avec le 92e anniversaire de la signature de l'armistice en 1918. Le ministre de la Défense a souligné «l'importance» d'un tel hommage, relevant que «la diversité de la société française (à) est une chance et un atout qu'il nous faut valoriser». Pour M. Boubakeur, ce geste est un acte «très solennel et attendu depuis la Fondation de la mosquée de Paris, dont la construction (en 1926) a été entièrement dédiée aux morts de la Première Guerre mondiale et à tous ceux qui ont sacrifié leur vie pour la France durant les deux guerres». «Nous pensons que le monument du souvenir inauguré à Verdun en 2006 doit avoir son juste équivalent à Paris et singulièrement à la mosquée de Paris, emblématique de l'islam de France», a-t-il ajouté. Au bas mot, 100 000 soldats musulmans sont tombés sous l'uniforme français ou portés disparus durant les deux conflits mondiaux. Quelque 70 000 soldats musulmans au total sont morts durant la Première Guerre mondiale, selon une estimation du ministère de la Défense. Pendant la Seconde Guerre mondiale, plus de 170 000 Algériens, Tunisiens, Marocains et Africains furent engagés, notamment en Syrie et en Italie. De 1940 à 1945, plus de 16 600 musulmans d'Afrique du Nord furent tués ou portés disparus, selon le ministère.