Il fallait s'y attendre. La Fédération algérienne de football a décidé de réagir aux propos tenus, vendredi, en conférence de presse par Moh Cherif Hannachi, le président de la JS Kabylie. Des propos qui ont visé Mohamed Raouraoua qu'il accuse de lui avoir demandé de lever le pied à ses joueurs lors du match retour de Coupe d'Afrique entre son équipe et celle du Ahly du Caire. Après avoir indiqué qu'elle tenait en très haute estime le club de la Kabylie qu'elle continuera à aider et à soutenir comme tous les autres clubs algériens, la FAF a, dans un communiqué, note que «les propos outranciers, par lesquels il présente le président de la FAF comme un fervent avocat du Ahly du Caire, sont en plus d'être mensongers tout simplement grotesques. D'autant que la position ferme du président de la FAF vis-à-vis des dirigeants du Ahly du Caire est largement connue. Ces derniers, relayés par la presse égyptienne, ont en effet imputé au président de la FAF leur défaite à Tizi Ouzou ainsi que leur élimination par l'ES Tunis en demi-finale de la Ligue des champions d'Afrique. Le communiqué ajoute : «Sans nul doute que les motivations qui ont entraîné cette fuite en avant sont à rechercher dans la panique qui a saisi le président de la JSK à la suite de la mise en place du professionnalisme en Algérie dans lequel il ne pourra trouver sa place. D'autant que pour le bonheur de la JSK, ce grand club qui mérite beaucoup mieux que le un (01) million de dinars de capital social et que M. Hannachi s'est approprié pour 500 000 dinars, des investisseurs crédibles se sont faits connaître auprès de la FAF pour investir massivement dans le capital social de la JSK qui mérite largement un investissement à la hauteur de son histoire et de son prestigieux palmarès. L'arrivée du professionnalisme marque la fin d'une époque où le sieur Hannachi par l'intimidation et des pratiques d'un autre âge œuvrait à la déstabilisation des assemblées générales de la FAF. Cette époque est à jamais révolue ! Depuis la refondation du football algérien, seuls les lois et règlements ont droit de cité dans la gestion du football national.» La fédération souligne «qu'elle ne saurait tolérer de pareilles déclarations mensongères, diffamatoires et tapageuses, et qu'elle a déjà, pour de pareilles assertions, déposé une plainte contre Mohand Cherif Hannachi auprès des tribunaux compétents. Ces nouvelles déclarations feront l'objet d'un examen par les instances du football concernées qui appliqueront de manière stricte les règlements en vigueur en la matière». La radiation à vie sera-t-elle prononcée ? La chute du texte va dans le sens de ce que nous écrivions dans l'édition du Temps d'Algérie du dimanche 14 novembre, à savoir que le président de la JSK court tout droit vers la radiation à vie puisqu'au lieu de se taire, il a poursuivi ses attaques contre la FAF et son président après avoir appris sa suspension de deux ans. L'article 79 du code disciplinaire est parfaitement clair sur le sujet : en cas de récidive, le contrevenant sera interdit d'activer à vie dans n'importe quelle structure du football. Cela sans oublier l'inévitable dossier qui sera remis à la justice, comme le note la fédération. C'est une affaire particulièrement grave parce qu'elle touche le président de la plus influente et la plus puissante de nos fédérations sportives. Si les déclarations de Hannachi venaient à être vérifiées et authentifiées, cela voudrait dire que le président de la FAF a voulu faire usage de malversation sportive. Ce qui devrait lui coûter son poste ainsi que celui dans les instances internationales. Mais nous n'en sommes pas là parce qu'il va falloir à Hannachi prouver que ses accusations reposent sur des faits palpables et réels et non pas sur des «on-dit». D'ailleurs, ce n'est pas la seule affaire que Hannachi a sur les bras. Du côté de la CAF, il est loin d'être apprécié car, dit-on, le président de cette instance, Issa Hayatou, était prêt à sanctionner la JSK quand Hannachi l'avait accusé de voyager dans l'avion du président du TP Mazembé. C'est Raouraoua, en personne, qui serait intervenu auprès du Camerounais pour qu'il ne s'en prenne pas au club algérien. Mohamed Raouraoua n'est, en ce moment, pas en Algérie (il est en pèlerinage à La Mecque). Ce n'est qu'à son retour dans le courant de la semaine prochaine qu'on saura ce qu'il compte faire sur le plan de l'application du code disciplinaire. Il faut s'attendre à ce que des missions de bons offices soient opérées notamment en direction du président de la JSK qui est celui qui parle le plus. Et accuse en même temps. D'ici à ce que tout rentre dans l'ordre il n'y a qu'un pas sachant que dans le football algérien les rapprochements les plus spectaculaires se sont déjà produits.