Moh Cherif Hannachi sera-t-il radié à vie par la Fédération algérienne de football ? Cette question est de mise aujourd'hui quand on s'aperçoit que pour suspendre pour deux ans le président de la JSK, la FAF a fait référence à l'article 79 du code disciplinaire des championnats du football professionnel. Ce texte stipule qu'en cas de récidive, le contrevenant est sanctionné d'une «interdiction à vie d'exercer toute activité en relation avec le football». Il se trouve qu'après avoir été informé de sa suspension de deux ans, Moh Cherif Hannachi ne s'est pas tu. Il a usé, en conférence de presse, de termes encore plus virulents envers la FAF et son président. Plus graves ont été les accusations portées contre Mohamed Raouraoua selon lesquelles celui-ci lui aurait demandé de laisser le Ahly du Caire battre son équipe lors du match de Ligue des champions africaine ayant opposé ces deux clubs. Du reste, on doute fort que le président de la FAF ne réagisse pas et ne se décide pas à porter cette affaire devant les tribunaux parce qu'il s'agit d'une accusation bien trop grave pour qu'elle reste en l'état, sans réponse. D'un autre côté, Hannachi indique qu'il continuera à diriger la JSK le plus normalement du monde et que la suspension de deux ans ne l'empêche qu'à prendre place avec son équipe sur le banc de touche lors d'un match de celle-ci. Apparemment, il se trompe lourdement car selon une source de la fédération et une autre de la Ligue nationale, ces deux instances ont le pouvoir de lui nuire. En effet, elles sont en droit de refuser tout document de la JSK signé par Hannachi et des documents il y en a comme les contrats des joueurs, les lettres de libération, etc. La FAF et la LNF pourraient donc être amenées à épouser cette démarche sans recourir à la radiation, sachant qu'elle suffirait à mettre à mal le président de la JSK qui serait obligé de se faire remplacer à la tête du club de Tizi Ouzou. Il faut également attendre la réponse des autres présidents de club lors de la réunion qui va les regrouper le 24 novembre. Ce jour-là, il faut s'attendre à ce que Hannachi plaide sa bonne cause dans le but de faire adhérer un maximum de personnes à la lutte qu'il est en train de mener contre les instances dirigeantes du football algérien. Il devra être particulièrement persuasif car on croit savoir que bien des présidents de club ne voudraient pas entrer en conflit avec ces deux instances. Il y a enfin l'information donnée par Hannachi selon laquelle il pourrait saisir le TAS, voire le président de la Fifa, Joseph Blatter. Pour ce qui est du TAS, il faut savoir qu'il ne pourra prendre en compte ses doléances qu'après épuisement des recours au niveau national. Par conséquent, Hannachi est obligé de faire appel auprès de la FAF en vue d'annuler la suspension de deux ans qui vient de le frapper. Dans le cas où cet appel est rejeté, il devra saisir le TAS d'Alger, un TAS qui, aux dernières nouvelles, ne serait pas reconnu par la FAF car elle estime que son mode de désignation n'a pas été régulier. Cela veut dire que si le président de la JSK va auprès du TAS d'Alger et que celui-ci lui donne raison, la FAF se réservera le droit de refuser d'appliquer ce verdict. Auquel cas, Hannachi aura la latitude d'aller à Lausanne en vue de saisir le tribunal arbitral des sports international. Une démarche particulièrement onéreuse et en devises fortes. Une démarche qui, pour être couronnée de succès, devra être très étayée car à la base il faudra garder en ligne de mire que la FAF n'a fait qu'appliquer les dispositions d'un règlement que le président de la JSK a enfreint (article 79 du code disciplinaire, outrage à la fédération et à l'un de ses membres). Quant à la démarche qu'il compte entreprendre auprès de Joseph Blatter, il y a peu de chance qu'elle soit positive dans la mesure où la Fifa ne traite pas avec les clubs mais avec les fédérations. En outre, des histoires de ce genre, Blatter en a souvent entendu parler sans qu'il intervienne. Il demande, à chaque fois, aux intéressés de voir ce que la justice peut faire.