L'enquête ouverte en Russie sur le mystérieux acte de piraterie contre le navire Arctic Sea qui avait défrayé la chronique l'an passé est close et a été transmise au parquet général russe, a indiqué hier le porte-parole du comité d'enquête, Vladimir Markine. «L'enquête pénale a été transmise au parquet général de Russie pour établir les chefs d'accusation» à l'encontre de six pirates présumés, a déclaré M. Markine, cité par l'agence Interfax. Deux autres pirates, Andreï Lounev et Dmitri Savins, ont déjà été condamnés par un tribunal russe respectivement à cinq et sept ans de prison dans le cadre de cette affaire aux ramifications internationales. L'Arctic Sea, battant pavillon maltais et exploité par la société finlandaise Solchart Management avec un équipage russe, avait quitté la Finlande le 23 juillet 2009 à destination de Béjaïa, en Algérie. Détourné n mer Baltique, au large de la Suède, sur l'une des routes maritimes les plus fréquentées au monde, le vraquier transportant officiellement une cargaison de bois estimé à plus d'un million d'euros avait été arraisonné à la mi-août 2009 dans l'océan atlantique par la marine russe. Plusieurs médias avaient affirmé que Moscou avait décidé d'intercepter le cargo après avoir été alerté qu'un groupe mafieux avait chargé à bord des missiles antiaériens perfectionnés S-300 pour l'Iran. Une hypothèse réfutée par les autorités russes. L'Arctic Sea est finalement arrivé fin novembre 2009 au port de Béjaïa (est de l'Algérie) où il était censé arriver le 4 août de la même année. L'acte de piraterie dans les eaux suédoises, thèse officielle des autorités russes, est contesté par des experts maritimes qui doutent que la lumière soit faite un jour sur la cargaison du vraquier.