Ni le froid ni la pluie fine qui tombait sans discontinuer n'ont dissuadé plusieurs centaines de personnes du arch des Ath Djennad de prendre part à la marche organisée hier à Fréha à l'appel de la cellule de crise installée au lendemain de l'enlèvement de Omar Slimana et de l'assassinat de son cousin, Hand, la veille de l'Aïd, dans un faux barrage dressé par un groupe armé entre les localités d'Azazga et d'Aghribs, au nord de Tizi Ouzou. Quelque 2500 à 3000 personnes, dont des élus du RCD, les P/APC de Fréha, Aghribs, Azazga et Timizart ainsi que le sénateur du parti de Saïd Sadi, Mohand Ikherbane, ont pris part à cette manifestation qui a été maintenue malgré la libération de l'otage dimanche à l'aube. Cette marche silencieuse, qui s'est ébranlée après 10h du stade de la ville vers le siège de la mairie, devait avoir lieu samedi dernier pour exiger la libération de l'otage. Après son report suite au décès de H. S., et la libération de l'otage, l'action a été maintenue avec un autre slogan et d'autres objectifs. On pouvait lire sur les nombreuses banderoles déployées par les marcheurs différents mots d'ordre qui dénoncent le climat d'insécurité qui règne en Kabylie, une région livrée aux groupes armés qui imposent leur diktat par des enlèvements qui terrorisent les populations en général et les hommes d'affaires et investisseurs en particulier. Parmi ces slogans, citons : «Où est l'Etat ?», «Halte aux kidnappings», etc. Lors de leur prise de parole devant le siège de l'APC, les différents intervenants, dont les quatre P/APC, ont axé leurs interventions sur la dénonciation du climat délétère qui règne en Kabylie et le laisser-aller des pouvoirs publics qui se contentent d'observer la situation sans faire quoi que ce soit. Pour sa part, le sénateur RCD, Mohand Ikherbane, a mis l'accent sur la nécessité de ne pas abdiquer devant cette fatalité. La marche d'hier, même si elle a drainé moins de monde que ce qui était attendu, semble trancher avec le passé. Si pour certains elle constitue une nouvelle dynamique et une autre forme de résistance contre l'islamisme qui gangrène la Kabylie, pour d'autres, elle doit être circonscrite à ce niveau seulement.