L'aspirine à faible dose pourrait réduire du quart le nombre de cas de cancer du côlon et du tiers celui des décès. Mais les effets secondaires, notamment hémorragiques et gastriques, doivent limiter l'utilisation de cet anticoagulant aux seules personnes à haut risque, selon une étude américaine. On savait depuis les résultats d'études précédentes qu'une dose quotidienne d'au moins 500 milligrammes d'aspirine avait un effet préventif sur le cancer du côlon, mais les effets secondaires observés avec une dose aussi importante l'emportaient sur les bénéfices. Des spécialistes déclarent maintenant qu'une faible dose, l'équivalent d'une «dose nourrisson» (75mg) ou adulte normale (300mg) semble également être efficace. Des chercheurs européens ont passé au crible 20 ans de résultats de quatre études portant sur plus de 14 000 personnes, initialement réalisées pour mesurer l'impact de l'aspirine sur le risque d'accident vasculaire cérébral. Selon leur analyse, les personnes ayant pris quotidiennement une dose d'aspirine pour nourrisson ou pour adulte pendant six ans ont réduit leur risque de développer un cancer du côlon de 24% et celui d'en mourir de 35% par rapport à celles qui ont reçu un placebo ou n'ont rien pris du tout. Il semble qu'une dose pour nourrisson suffise à atteindre ce résultat or, prise longtemps à forte dose, l'aspirine peut irriter l'estomac, l'intestin grêle et le côlon, entraînant lésions et hémorragies. L'action préventive d'une petite dose suggère que l'aspirine pourrait venir enrichir l'arsenal de prévention du cancer. Il faut, cependant, consulter un médecin avant d'en prendre quotidiennement.