Les travaux de la huitième «conférence contre la guerre et l'exploitation» ont débuté hier à la mutuelle des travailleurs à Zéralda, et ce, pour une première en Afrique depuis la création du forum en 1990. Ce forum coorganisé par l'Entente internationale des travailleurs et des peuples et le Parti des travailleurs (PT) s'est distingué par ailleurs par la participation de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA) représentée par son secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd. Dans son allocution d'ouverture, la secrétaire générale du Parti des travailleurs n'a pas manqué de signaler «une certaine régression de la civilisation humaine compte tenu de ce qui se passe actuellement à travers le monde», ceci non sans réitérer «le soutien du PT au principe de la souveraineté des nations et des peuples en demandant le retrait des forces militaires de toutes les nations occupées, à savoir l'Afghanistan, le Pakistan, la Palestine et l'Irak». Parlant de l'Algérie, Mme Louisa Hanoune a rappelé que notre pays à recouvert la paix et l'équilibre grâce aux efforts consentis à tous les niveaux, ceci après que les travailleurs algériens aient payé un lourd tribut avec la fermeture de 1500 entreprises publiques. Par ailleurs, la SG du PT a rappelé les grandes lignes de la politique de son parti, qui passent par la réhabilitation des grands complexes industriels, tels El Hadjar et Lafarge, la révision de l'accord de coopération de l'Algérie avec l'Union européenne qui est injuste, le recouvrement des acquis de l'indépendance tout en axant le développement sur les besoins de la nation et du peuple avec le recouvrement des travailleurs de leurs droits». Ceci passera, selon la SG du PT, par une lutte contre l'emploi précaire, à l'exemple de ce qui perdure comme exploitation des travailleurs algériens auprès des différentes multinationales opérant dans le sud du pays. L'oratrice soulignera par ailleurs que «le rendez-vous de Zéralda n'est pas un fait du hasard, mais il intervient à l'heure où le monde est agité par des effondrements économiques monstres, ce qui nous incite à nous unir pour sauver la souveraineté des peuples et de leurs travailleurs». Lors de son intervention, le secrétaire général de l'UGTA dira qu'il ne «suffit pas de nous rencontrer, seulement il faut que nous nous engageons» et tout en indiquant que les travaux de la conférence permettront au mouvement syndical d'exprimer son mécontentement, Abdelmadjid Sidi Saïd, a déclaré : «Force est de constater que l'être humain a disparu des objectifs assignés à l'économie et les finances». «Puisque l'économie mondiale est face à une crise sans précédent et la situation est devenue dramatique, dans cet état de fait, plus de 200 millions de travailleurs dans le monde risquent de sombrer dans la pauvreté». Tout en rappelant les retombées de cette crise, Sidi Saïd indiquera qu'il «faut instaurer une économie réelle avec un financement stable et socialement juste en mettant fin aux inégalités exagérées, en redynamisant la gouvernance de l'économie mondiale qui s'avère plus que nécessaire», le tout soutenu par la mise sur place d'un nouvel ordre économique mondial qui passera par le soutien des économies émergentes et l'encouragement des investissements publics, indiquera le SG de l'UGTA. Pour sa part, le coordinateur de la conférence internationale des travailleurs et des peuples, Daniel Gluckstein, annoncera lors de son intervention : «Il est indiscutable qu'en 2010 l'humanité est entraînée dans une politique destructrice qui résulte de la méchanceté des hommes» et tout en rappelant que la dette publique mondiale s'élève à quelque 90 000 millions de dollars, l'orateur indiquera que 80% de ces dettes concernent les pays capitalistes les plus développés «et ces dettes ne sont pas celles des travailleurs et ce n'est pas aux peuples de les accueillir». En définitive, il y a lieu de citer que le forum qui se déroule avec la participation de 463 représentants issus de 50 pays environ, a reçu un message de soutien de la part du Premier ministre Ahmed Ouyahia qui a salué les congressistes, tout en leur souhaitant un bon déroulement des travaux.