Le centre-ville de Constantine est pratiquement squatté par les commerçants informels. Depuis l'Aid El Adha, période adéquate pour gagner de l'argent, les vendeurs à la sauvette imposent leur loi. Sans gêne, ils exposent leurs marchandises le long des trottoirs, sur les chaussées et même sur les voitures garées, criant et implorant les passants d'acheter leurs camelotes. Le centre-ville, censé être l'image de marque de la capitale de l'est du pays, s'est transformé, durant ces dernières années, en espace désorganisé et hideux. «Faute d'opérations de contrôles rigoureux, le centre-ville est devenu un espace anarchique où tout se vend. Bref, c'est un grand marché informel à ciel ouvert», dira Ahmed, retraité d'une administration publique. Après une petite période d'éclipse, le commerce informel a réapparu avec force, notamment dans les avenues de Belouizdad, du 19 Juin et de Larbi Ben M'hidi. Le nombre de vendeurs informels de tissus, vêtements, fruits, pain et pizza se multiple jour après jour. «La majorité de ces vendeurs à la sauvette ne réside pas à Constantine. Ils sont originaires d'autres communes. En l'absence de sanctions sévères, ils viennent, tôt le matin, étaler leurs marchandises sans crainte. Au centre-ville, le commerce illicite règne en maître des lieux», soulignera notre interlocuteur. En effet, la majorité des avenues, ruelles, et espaces consacrés au passage des gens sont squattés par ces pseudos commerçants. Pire, les prix de leurs produits douteux sont presque identiques à ceux affichés dans les magasins.