Alerté par la lenteur des négociations menées entre le groupe égyptien Orascom Telecom Holding et le gouvernement algérien dans l'affaire Djezzy, le groupe russo-norvégien viendrait à la rescousse et proposerait à l'Etat algérien la copropriété de la filiale. Cette offre n'a pas encore été officiellement exprimée, mais elle a été proposée, selon l'Agence d'information américaine, par Alexei Reznikovich, le PDG d'Altimo, l'un des principaux actionnaires et qui détient 44,7% de l'opérateur russo-norvégien. Ce dernier serait donc sur le point d'intervenir directement dans les négociations en cours, mais avec une nouvelle approche, en espérant régler le contentieux à l'amiable. Le groupe proposerait en effet un compromis, dans lequel l'Etat algérien deviendrait partenaire et posséderait des actifs, tout en autorisant VimpelCom à opérer sur le marché algérien. L'Algérie renoncerait ainsi à nationaliser le premier opérateur de téléphonie mobile, tout en y devenant un actionnaire important. Après avoir menacé de recourir à l'arbitrage international, VimpelCom semble vouloir changer de stratégie. Il arrive avec une voie de sortie à ce qui est qualifié d'impasse entre Alger et Orascom Telecom Holding. Dans la nouvelle option, l'Etat algérien n'achèterait pas la totalité de Djezzy, mais prendrait une participation importante. Alexei Reznikovich a expliqué dans un entretien accordé à l'agence de presse économique et financière américaine, Dow Jones Newswires, que ce choix serait «raisonnable», puisqu'il permettra à l'Algérie d'être copropriétaire, «tandis que VimpelCom sera présent sur le marché algérien». Et d'ajouter : «Cela est autant de l'intérêt de VimpelCom que de Djezzy et aiderait les relations entre l'Algérie et la Russie.» Refusant de donner des détails sur le développement des négociations qui sont en cours entre l'homme d'affaires égyptien Naguib Sawiris et l'Etat algérien, il a souligné qu'«il était prématuré de se prononcer sur la structure de cette copropriété, alors que des négociations sont en cours». Selon lui, l'implication de VimpelCom dans ces discussions pourrait aider les parties à parvenir à un accord. Il déclare dans ce contexte que «l'appui du gouvernement russe serait utile, mais le problème est compliqué». Plus explicite, il a estimé que la difficulté réside dans l'abstinence de l'Algérie à nationaliser l'ex-filiale égyptienne. Cette décision est devenue, selon Alexei Reznikovich, «une pierre d'achoppement dans l'accord de fusion entre VimpelCom et Weather Investment (6,6 milliards de dollars), destiné à créer le cinquième plus grand opérateur mobile mondial». Il y a lieu de rappeler que les complications enregistrées dans l'évolution du dossier Djezzy ont retardé la conclusion de l'accord entre VimpelCom et le groupe égyptien, prévue initialement pour la fin novembre 2010. L'accord pourrait être signé, selon le groupe russo-norvégien, à la fin du mois en cours.