Des parents de candidat à un concours d'entrée dans une école de formation ou une sélection en vue d'un recrutement, quand ce n'est pas les candidats eux-mêmes, qui cherchent une «connaissance» avant ou après les épreuves, c'est tellement banal que personne ne s'en offusque. Comme si la sélection par le mérite était une formalité à accomplir avant de «passer aux choses sérieuses», c'est-à-dire les moyens qui permettent réellement d'accéder à une formation ou un emploi. Ils doivent être très peu nombreux ces «naïfs» à croire qu'il est encore possible de «passer» avec ses seules compétences. Tous les examens et concours d'accès à la formation ou à l'emploi ne sont pas minés, tous les dés ne sont pas pipés, tous les résultats ne sont pas connus d'avance, parce que les passe-droits, le favoritisme copinard ou intéressé et la triche de manière générale, n'ont peut-être pas atteint les proportions que suggère l'état d'esprit qui accompagne ce genre de situations. Mais il faut quand même se rendre à l'évidence : d'une manière générale, si l'accès à la formation et l'emploi et aux promotions socioprofessionnelles s'obtenait par le seul mérite et par la seule récompense de l'effort, ça se saurait et les doutes les plus tenaces n'auraient pas résisté à la réalité. Alors, candidats, parents et soutiens de candidats «savent» ou croient savoir, même quand ils ne savent rien. A tel point qu'on s'affaire plus à trouver le piston dont on sollicitera parfois la compassion, mais plus souvent la corruption, plutôt que l'épreuve de sélection elle-même. Cela donne même quelques situations cocasses ou de braves et honnêtes petits fonctionnaires sont sollicités pour s'occuper d'un «après examen» contre une généreuse rétribution. Ou alors – situations plus fréquentes – on va implorer des «professionnels» dont la seule devise est «business is business» pour de généreux, mais improbables états d'âme. Mais quelle que soit la situation, il n'y a pas beaucoup de monde à ne pas «tenter quelque chose» en dehors de la compétition. Ce ne sont pas les exemples qui manquent. Rien que ces derniers jours, la direction de la Fonction publique a été contrainte d'invalider les résultats d'un concours de recrutement de… directeurs d'établissements scolaires dans trois wilayas de l'est du pays ( !) en raison des soupçons d'irrégularité, des concours d'accès à la postgraduation ont été émaillés de fraude et la direction de l'ENTV a été amenée à renoncer à une formation de journalistes aux Etats-Unis parce que les critères de choix des bénéficiaires n'ont pas été respectés. Difficile alors de demander aux candidats de tenter leur chance autrement. Et même «autrement», les chances ne sont pas vraiment égales. Par Slimane Laouari Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir