Anomalie n La manière dont se déroule chez nous cet examen de sélection laisse apparaître un autre tri qui tient compte de tout, hormis de la compétence. D'après les enseignants rencontrés, les épreuves se passent dans la confusion la plus totale. Ce qui encourage des «paramètres» de sélection autres que la compétence et les aptitudes pédagogiques dont le favoritisme n'est pas le pire. Le résultat est connu d'avance. C'est la démultiplication de générations de médiocres et d'incompétents… Quant aux «compétents», ils se retrouvent marginalisés. Alors, ils tentent d'autres domaines sinon, ils quittent carrément le pays pour d'autres horizons où la compétence rien que la compétence paye. En effet, nombreux sont ceux qui sont victimes d'un «faux» concours qui sert de façade seulement pour tromper les candidats (lors du déroulement des épreuves de l'examen), mais dans les coulisses, les affaires se font autrement. La plupart du temps, tout se passe à l'intérieur des bureaux ou par téléphone. Sinon, «qui peut prouver le contraire en expliquant les procédures entreprises dans le recrutement qui se fait çà et là ? Ou faut-il se reposer la question : où sont passés les milliers de postes budgétaires annoncés chaque année par la tutelle ?», s'interroge un enseignant de mathématiques. Un autre enseignant de lettres arabes, qui se dit victime du tri administratif (concours), abonde dans le même sens : «Il est rare que l'administration affiche les dates de déroulement des concours. Il nous arrive souvent d'en prendre connaissance bien après son déroulement. C'est aberrant.» Le débat sur ce point précis a provoqué d'autres commentaires de la part d'enseignants qui étaient en train d'écouter les propos de leur collègue. C'est la presse ? nous interpelle l'un d'eux. «Vous voulez savoir comment les choses se passent lors du concours ? Je vais vous expliquer le processus. D'abord l'ensemble des candidats passent l'épreuve de l'écrit pour espérer figurer sur la première ‘'short list''. Là, poursuit-il, une opération se fait en coulisses pour faire réussir leurs proches. Lors de cette phase préliminaire, quelques compétences avérées pourraient figurer sur la liste». «A mon avis, l'interrompt un enseignant de sciences, cela est fait pour faire croire aux candidats que cela s'est déroulé dans les normes. Ensuite, vient la phase finale qui est l'épreuve orale. A ce stade, la sélection est plus rude non pas en termes de compétence, mais selon l'importance des dossiers ‘'recommandés'' d'ailleurs.» «Malheureusement, c'est ainsi que vont les choses dans notre pays», commente une enseignante de français, avec un air dépité. Les enseignants rencontrés dans les académies du centre du pays ne représentent qu'un échantillon parmi des milliers d'enseignants contractuels, victimes du «marasme» de l'administration à travers tout le territoire national.