La mercuriale n'en finit pas de faire parler d'elle avec l'instabilité des prix. Les hausses et les baisses ne varient pas seulement selon les saisons, mais aussi selon les marchés. Un tour dans les marchés de la capitale nous a permis de constater que certains prix, après une baisse relative le mois dernier, ont connu une hausse considérable, du moins pour certains produits. C'est le cas de la volaille. Après être descendue jusqu'à 170 DA le kilo juste après l'Aïd, son prix regrimpe pour atteindre les 220 DA, voire plus dans certains quartiers, à l'image de Chéraga et El Biar. Si le prix du poulet a augmenté après que les frigos se soient vidés de viande de mouton, la dinde a gardé jalousement son prix, c'est-à-dire 230 ou 250 DA ! Idem pour la viande rouge, dont les prix varient entre 850 et 950 DA/kg. Bien que certains produits alimentaires aient gardé le même prix qu'il y a un mois, le citoyen a semblé soulagé de voir le kilogramme de pomme de terre cédé à 30 DA au lieu de 60, celui de la tomate au prix de 70 DA au lieu de 100, du chou- fleur à 35 au lieu de 50 DA, de l'oignon entre 25 et 30 DA au lieu de 60. Quant au prix de la courgette, celui-ci est passé de 80 à 50 DA/kg. La carotte et l'aubergine ont gardé les mêmes prix, variant entre 40 et 50 DA/kg. Mais tout est relatif. Abordé au marché de Birkhadem, un client s'apprêtant à payer le marchand de fruits et légumes estime que les prix ne sont toujours pas abordables. «Le budget des fruits et légumes dépensé hebdomadairement reste élevé, en comparaison à nos revenus», a-t-il affirmé. C'est le moins que l'on puisse dire, puisque certains légumes, particulièrement ceux hors saison, ont soit gardé les mêmes prix, soit baissé, mais restent toujours chers. C'est le cas des haricots verts et des artichauts, dont le kilo est cédé à 120 DA. «Le poivron reste un légume de luxe, bien que son coût ait baissé», s'est exclamée une sexagénaire abordée au niveau du marché de Aïn Naâdja. Ce légume est cédé à raison de 140 DA au lieu de 220, ce qui le laisse inaccessible pour la plupart. Paradoxalement, les prix des fruits n'ont pas changé, si ce n'est de quelques dinars en ce qui concerne les agrumes, notamment les oranges locales qui se vendent toujours entre 100 et 120 DA et les mandarines entre 80 et 100 DA. Le prix de la banane culmine à 140 DA, alors que les petites poires produites localement sont passées, comme par enchantement, de 100 à 50 DA. Les marchés les moins chers Certains marchés de la capitale et de ses environs ont la cote. Ceux d'Alger-centre, par exemple, affichent des prix moins chers que ceux des hauteurs. Si le kilo de la meilleure variété de pomme de terre se vend à 60 DA à Chéraga ou à El Biar, il est cédé à moins de 40 DA aux marchés de Birkhadem et de Bachdjarah. Inutile de préciser que ces derniers offrent les meilleurs prix pour le citoyen en quête de petites économies, ne serait-ce que quelques dinars, en matière de mercuriale. Les légumes «chers», dont les prix dépassent les 120 DA, notamment les poivrons et les artichauts, sont cédés ici à 80 ou 90 DA. Pareil pour les bananes vendues à 90 DA dans ces marchés au lieu de 120, voire 150 DA à Ben Aknoun. Mais le marché le plus convoité en ce moment est celui de Hattatba, situé à la porte de la wilaya de Tipaza, où l'on peut avoir un bon kilo de pomme de terre à 29 DA et celui de l'oignon à 12. Inutile de continuer, puisque tous les légumes, sans exception, sont moins chers. L'on pourrait expliquer la différence, dans ce dernier cas, en se référant à la nature du marché de Hattatba : il s'agit d'un marché de gros. Mais comment expliquer alors la différence flagrante entre le marché de Chéraga et celui de Aïn Naâdja, par exemple ? La culture est la même et les prix de gros ne varient pas non plus. Les marchands de légumes et de fruits justifient en avançant que les conditions de culture ne sont pas les mêmes et que la demande est différente d'un quartier à l'autre. Quant au citoyen, il achète sans avoir trop le choix, s'approvisionnant au marché le plus proche de chez lui.