Alerté par la vétusté de la plupart des appareils à hémodialyse utilisés dans les centres sanitaires, le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière s'est engagé à acquérir prochainement 500 supplémentaires. L'information a été rendue publique hier par M. Ould Abbas, premier responsable du secteur, lors de l'inauguration du 18e congrès national de néphrologie organisé à l'hôtel El Aurassi (Alger). Parmi ce quota, 200 machines seront réparties dans les services de néphrologie du secteur public. Ce nouvel investissement a pour objectif de prendre en charge les 14 000 personnes, dont 1200 enfants touchés par l'insuffisance rénale chronique (IRC) terminale. Le ministre a souligné que ce chiffre ne cesse de s'accroître avec les 4200 nouveaux cas, enregistrés annuellement. Il rappelle dans ce cadre que les enfants atteints de cette maladie insidieuse et méconnue du grand public sont longtemps restés marginalisés. Pour assurer une bonne prise en charge de cette frange de la société, il annonce la mise en place prochaine d'une nouvelle spécialité de néphro-pédiatrie. Selon la même source, l'institut du rein et de la greffe rénale de Blida, qui sera finalisé au courant du premier semestre 2011, réglera beaucoup de problèmes et assurera une bonne prise en charge des malades. Le nouvel établissement sanitaire dont la réalisation a coûté 3 milliards DA sera équipé de la dernière technologie. Le Pr Tahar Rayane, président de la Société algérienne de néphrologie, dialyse et transplantation (SANDT) a précisé, en marge de la rencontre, que 4000 patients subissent des séances d'hémodialyse, alors que 200 greffes rénales ont été réalisées, dont 10% ont échoué. Le Pr Rayane a souligné, par ailleurs, que 7000 insuffisants rénaux sont en liste d'attente pour bénéficier de soins adéquats. Il rappelle, toutefois, que l'Algérie a enregistré 700 greffes de rein depuis le début du processus, dont 8 ont été réalisés à partir d'un donneur en état de mort encéphalique. Il regrette, toutefois, l'absence de politique de prévention en Algérie. Selon lui, 3 millions d'algériens sont atteints de problèmes rénaux, dont 50% ignorent leur infection. Le Pr Rayane a affirmé que l'Algérie réalise annuellement 100 greffes, alors que la demande s'élève à 500. Le nombre de décès enregistrés est, selon la même source, de 650. Dans ce contexte, il a appelé les autorités concernées à mettre un terme à la pénurie de traitement des malades du secteur. Il rappelle que ce manque accentue la crise chez les patients qui vivent dans l'agitation continue. Sur la question du trafic d'organes humains en Algérie, le Pr Rayane a nié l'existence d'une telle pratique en Algérie. Il explique que la SANDT s'est toujours engagée dans un travail de sensibilisation et d'information, pour encourager le don d'organes à partir de cadavres afin de sauver la vie de milliers de patients désespérés. Et pour conclure son intervention, il a insisté sur la nécessité d'élargir le cercle des donateurs en Algérie, qui est limité à la petite famille du patient, en soulignant qu'il est nécessaire de modifier la loi du don d'organes afin d'éviter la mort d'un grand nombre de patients en attente de trouver un donneur.