Les Etats-Unis n'ont guère d'illusions sur des avancées rapides dans le processus de paix israélo-palestinien, selon des télégrammes diplomatiques américains obtenus par le site WikiLeaks et révélés hier par le Monde. En novembre 2009, une note diplomatique américaine constate ainsi que «le fossé est trop large entre le maximum que peut proposer un premier ministre israélien et le minimum que peut accepter un leader palestinien» pour survivre politiquement. Les Etats-Unis s'interrogent aussi sur la réelle volonté des autorités israéliennes de parvenir à un accord : «Il n'est pas clair pour nous jusqu'où le Premier ministre Benyamin Nétanyahou est prêt à aller». «Il est intéressé par des gestes pour renforcer Abou Mazen (le président palestinien Mahmoud Abbas) mais il n'acceptera pas le gel total des constructions israéliennes en Cisjordanie qu'Abou Mazen considère comme une condition nécessaire pour s'engager», prévient la même note. Sur la question des colonies, en juin 2009, la diplomatie française fait même savoir aux Américains que le ministre israélien de la défense, Ehoud Barak, se prévaut auprès d'elle d'un «accord secret» avec Washington permettant la «croissance naturelle» des colonies en Cisjordanie. Les négociations de paix directes entre Israéliens et Palestiniens, relancées le 2 septembre à Washington après 20 mois de blocage, ont été suspendues fin septembre en raison du refus israélien de prolonger un gel de la colonisation. Les Palestiniens réclament une implication internationale L'Autorité palestinienne a réclamé dimanche une implication internationale dans le processus de paix au Proche-Orient, sombré dans un «coma profond», et appelé le Quartette international à clarifier sa position vis-à-vis de l'Etat palestinien indépendant aux frontières de 1967, reconnu déjà par des pays d'Amérique latine. «On doit impliquer tout le monde dans le processus de paix au Proche-Orient car cela est dans l'intérêt des Palestiniens, des Etats-Unis et du monde entier», a déclaré M. Abbas, dans une déclaration au quotidien jordanien El-Rai. Le président palestinien s'exprimait ainsi en réaction à l'impasse actuelle dans le processus de paix israélo-palestinien en raison de la poursuite des activités de colonisation israélienne des terres palestiniennes occupées, une situation de statut quo qui menace même la création d'un Etat palestinien.