C'est sous le thème «Carrières : Santé et environnement» que s'est tenue lundi dans la grande salle de réunions de la wilaya de Sétif une rencontre qui a regroupé les directeurs de l'exécutif et les opérateurs économiques du domaine de l'exploitation des carrières d'agrégats de la wilaya estimées à 83 unités. Si dans le domaine de l'environnement, le représentant de la santé publique, le professeur Boukerma du CHU de Sétif, s'est étalé dans son exposé sur les risques de santé sur les ouvriers, les habitants et même les animaux en raison des poussières et des bruits des vibrations sonores générés par les carrières d'agrégats, le wali de Sétif, tout en mesurant à son tour l'ampleur du problème de pollution sur les habitants, n'omet cependant pas de signaler l'importance de ces unités d'exploitation de carrières, de mines et de goudronnage dans le domaine du développement économique local. «Nous reconnaissons quand même que ces unités répondent au besoin matériel d'investissement, comme elles sont créatrices de richesses et d'emploi», a bien rappelé le wali à l'assistance, avant d'annoncer une série de mesures d'urgence et strictes visant à assainir le secteur et à atténuer le danger des exploitations minières, tel que le système d'arrosage systématique de l'exploitation afin de lutter contre les poussières, le goudronnage des pistes menant aux carrières ainsi que le système du chapeau chinois, une sorte de couverture du site d'exploitation. Mais revenant à la charge, il brandira la menace de fermeture de tout investissement qui ne se conforme pas au délai imparti à l'application des nouvelles mesures, avant la fin du 2e trimestre 2011. Dans le domaine de la santé publique, le rapport du représentant du secteur est accablant, puisqu'il évoquera les conséquences néfastes des poussières qui génèrent des maladies incurables et mortelles telles que «la silicose qui s'attaque directement aux poumons provoquant des insuffisances respiratoires graves et mortelles», tout en citant le cas récent de Batna où 3 artisans sont décédés. Le problème du bruit suite aux déflagration des mines n'est pas en reste, puisque le professeur, chiffre à l'appui, explique que si l'oreille humaine est réceptive aux normes des vibrations de l'ordre de 85 décibel, les explosifs sont de 5 à 6 fois plus fortes. Outre cela, l'on citera le dessèchement des nappes phréatiques et des puits, la destruction des terres agricoles et des habitations environnantes. Dans ce domaine, l'invitation de l'association de protection de l'environnement de la région est de la wilaya où pas moins de 15 carrières activent autour du Djebel Brao aurait été souhaitable. Une opportunité pour l'organisation civile de citer les cas des exploitations sauvages et incontrôlées des carrières d'agrégat et de s'assurer ainsi de l'application des mesures de sécurité et d'assainissement en faveur des habitants de la région fortement secouée par le «désastre» écologique qui date de plusieurs années.