Le ministère de l'Intérieur aurait empêché la tenue du congrès de l'UNJA que devait organiser son ex-secrétaire général, Madani Mohamed, les 16 et 17 décembre derniers aux Eucalyptus à Alger. Une décision appuyée par la wilaya d'Alger qui n'a pas répondu favorablement à la demande émise par ce dernier il y a quelques semaines. «Ce sont deux décisions importantes car il s'agit d'un congrès illicite que la direction actuelle de l'organisation n'a pas prévues», dira Tahar Gais, actuel secrétaire général de l'UNJA. Notre interlocuteur appelle les autres wilayas et les médias lourds à agir de même en cessant de lui donner des autorisations et lui assurer la couverture médiatique à l'occasion de la tenue de plusieurs réunions illégitimes. «L'ancien SG demande des autorisations dans les autres wilayas et utilise parfois les noms des autres associations comme couverture pour la tenue de ces rassemblements alors qu'il n'est plus à la tête de l'UNJA depuis 2007. L'actuelle direction a fait des efforts pour alerter les différents responsables de ces comportements mais cela ne l'empêche pas de refaire ses tentatives», dira-t-il. Les 14 et 15 février 2007, les membres du conseil national de l'UNJA ont tenu une session extraordinaire pour formaliser le retrait de confiance de Madani Mohamed et élire son remplaçant Gais Tahar. Plusieurs motifs ont été retenus contre l'ancien SG qui a été accusé «de bousiller les biens de l'organisation à travers des transactions douteuses et le gaspillage de ses fonds», affirme Gaïs Tahar, l'actuel SG de l'UNJA. L'ancien premier responsable de l'organisation a décidé de «la session du huitième étage du bâtiment de Didouche Mourad de façon définitive à Kheir Eddine Samrani, membre du conseil national de l'organisation», lit-on dans la décision prise le 7 août 2006. «Nous avons également découvert des anomalies dans le bilan financier de l'organisation et la gestion de ses biens, notamment l'imprimerie de Bir Mourad Rais, le centre international de la jeunesse de Sidi Fredj et celui de Tigzirt. Ces structures ont été transformées en des biens immobiliers destinés à l'investissement. Ils ont été cédés à des investisseurs étrangers qui octroient une part de bénéfice de 85%, alors que l'UNJA prend 15%», dira encore M. Gaïs, documents à l'appui. Suite à ces malversations, le centre international de la jeunesse a été transféré au ministère de la jeunesse et des sports alors qu'il est propriété de l'UNJA», regrette M. Gaïs. Plusieurs condamnations ont été prononcées par la cour d'Alger à l'encontre de Madani Mohamed poursuivi pour «émission de chèque sans provision et diffamation». Le FLN veut un changement radical de la direction Contacté par nos soins, Madani Mohamed dira que le congrès n'a pas été empêché par le ministère de l'Intérieur mais a été reporté à une date ultérieure car des membres de plusieurs wilayas n'ont pas pu arriver à Alger. «Nous allons l'organiser après le séminaire national sur Houari Boumediène, prévu à Béchar le 26 décembre prochain. Avant le congrès, nous avons tenu plusieurs congrès régionaux à Ghardaïa, Béjaïa, Constantine et Tiaret», a-t-il précisé. A propos du chèque sans provision et des décisions de justice prononcées à son égard, M. Madani dira que le chèque remonte à 1983 au moment où il n'était pas encore responsable dans l'organisation. Il affirme qu'une décision de justice sera rendue la semaine prochaine pour annuler la décision de sa condamnation et toutes les autres procédures menées contre lui. Au sujet du centre de Sidi Fredj, Madani Mohamed accuse certaines personnes de l'organisation de vouloir accaparer des biens de l'organisation. «La question n'est toujours pas tranchée», a-t-il ajouté en soulignant qu'il laisse la voie ouverte au dialogue sans aucune exclusion. Il soutient qu'il est membre du comité central du FLN et qu'il est le secrétaire légitime de l'organisation estudiantine. Kassa Aissi, chargé de la communication au FLN, plaide pour le renouvellement de la direction de l'UNJA et appelle les différentes parties à se mettre en position de passer le relais aux nouveaux cadres jeunes qui prennent en charge les commandes de cette organisation. Tout en exprimant son regret et sa déception quant à la situation actuelle qui prévaut au sein de l'UNJA, Kassa Aïssi affirme que le parti est prêt à contribuer à la résolution de cette crise en aidant le conseil national à mettre en place une commission consensuelle pour l'organisation d'un congrès responsable où toutes les questions seront tranchées «à condition que les ailes qui se disputent l'organisation soient sur la même longueur d'onde», a encore ajouté le chargé de la communication. En ce qui concerne la représentation légitime, le même responsable dira que c'est au ministère de l'Intérieur de trancher sur la base des documents qui lui ont été soumis.