La crise qui secoue l'Union nationale de la jeunesse algérienne (UNJA), depuis plus d'une année, ne cesse de livrer des faits « de plus en plus graves ». Après avoir été accusé de détournement d'argent par Mohamed Madani, membre « exclu » du secrétariat national de l'organisation, le secrétaire général en exercice, Yazid Abdeslam, est monté hier au créneau pour récuser les faits qui lui sont reprochés et en révéler d'autres. Selon lui, des membres du secrétariat exécutif du FLN, le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, El Hadi Khaldi, et Rachid Boukerzaza, ministre délégué à la Ville, « sont derrière les remous et les tentatives de déstabilisation de l'UNJA ». Yazid Abdeslam a accusé nommément le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels d'avoir hébergé à l'hôtel Dar Diaf de Hammamet (Alger), au nom de son département, le clan de Mohamed Madani, quand ce dernier avait tenu, le 15 et 16 juin dernier, une session extraordinaire du conseil national de l'UNJA. Dans une conférence de presse, animée hier au complexe des jeunes de Sidi Fredj, Yazid Abdeslam a remis aux journalistes une facture (n°369 en date du 17 juin 2005) dont le client est le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels. La facture établie par l'hôtel est arrêtée à la somme de 519 millions de centimes. Cette facture a été accompagnée d'une demande émanant de la direction du FLN, et non du ministère en question, et signée par Abdelaziz Djouhri. Un document dans lequel il demande de réquisitionner 70 chambres doubles pour héberger des militants du FLN en mentionnant que la demande sera suivie par un bon de commande. Des militants qui sont également membres de l'UNJA. Contacté hier, M. Khaldi a démenti ces accusations. « Le ministère de la Formation et de l'Enseignement professionnels n'a jamais pris personne en charge et encore moins les antagonistes de l'UNJA. Je les défie de me rapporter un bon de commande émanant de mon ministère. Je suis en contact avec l'hôtel Dar Diaf pour découvrir celui qui a facturé au nom du ministère », nous a déclaré le ministre. Et d'ajouter : « Même les activités du ministère sont organisées dans les infrastructures appartenant à notre département, notamment l'institut de Birkhadem. Nous n'avons jamais tenu une seule activité en dehors de nos instituts. » Le ministre dément aussi le fait d'être derrière les troubles que connaît l'UNJA. « Il est vrai que j'étais médiateur entre les deux antagonistes. Je voulais les réconcilier, sans plus. Je n'ai aucun intérêt à m'ingérer dans les affaires d'une organisation de jeunes. Il y a une volonté d'éclabousser le ministère dans une affaire infondée », a précisé le ministre. Par ailleurs, Yazid Abdeslam est revenu sur la réunion extraordinaire du conseil national tenue par ses rivaux. Pour lui, cette réunion est illégale, d'autant que le groupe de Mohamed Madani n'a pas reçu l'autorisation de la wilaya d'Alger pour organiser une telle manifestation. Il a affirmé qu'un recours a été déposé auprès du ministère de l'Intérieur. « Nous avons introduit un recours auprès du ministère en contestant la légitimité du conseil national extraordinaire tenu par le clan de Madani », a-t-il lancé. Il a ajouté qu'une plainte a été portée contre le groupe de Madani pour usurpation du titre de porte-parole de l'UNJA et falsification de documents. « Ils ont organisé cette session extraordinaire avec un accusé de réception de la demande d'autorisation », a-t-il souligné.