La scission au sein de l'ex-organisation de masse est désormais irréversible. L'union fédératrice des organisations de scouts (SMA), de jeunes (JFLN) et d'étudiants créée un certain 15 mai de l'année 1975 n'est qu'un souvenir lointain. Tout a commencé quand le dernier conseil national a plébiscité le secrétaire général du FLN, Ali Benflis, candidat à la future présidentielle. Quoi de plus normal pour une organisation satellite qui n'a jamais coupé le cordon ombilical avec la maison mère, l'ex-parti unique. Seulement, au sein de ce dernier, une fois n'est pas coutume, la question de la présidentielle ne fait pas l'unanimité. Ainsi, une opposition à cette ligne a vu le jour, et aujourd'hui, deux tendances de l'Unja se donnent en spectacle face à une opinion publique qui ne fait que comptabiliser les spasmes qui secourent la scène politique nationale présidentielle. La dernière sortie du secrétaire général de l'Union de wilaya de Constantine, précédée la veille par celle de son collègue d'Oran, tous deux contre le plébiscite de Benflis n'a fait qu'envenimer la situation. Le secrétaire général de l'Unja est accusé, entre autres, de créer de toute pièce, une histoire de tentative d'assassinat ainsi que de dilapidation des biens de l'organisation. Ainsi, le responsable constantinois a plaidé, devant un parterre de journalistes, que la majorité des adhérents de l'organisation est pour un deuxième mandat au profit du président Bouteflika en affirmant que “18 unions de wilaya ne reconnaissent plus l'autorité du secrétaire général et sa décision de soutenir Benflis”. D'ailleurs, expliqua-t-il, “les cadres de l'Union ont déposé une demande d'autorisation pour la tenue d'un congrès et un récépissé leur a été délivré.” Pour ce cadre de l'Unja et membre actif du mouvement de “redressement” local du FLN, “les assises du conseil national qui ont plébiscité Benflis candidat à la présidentielle sont frappées d'illégalité, d'autant plus que 18 wilayas n'ont pas pris part aux travaux et 14 autres ont refusé de cautionner une telle décision”. Commentant l'information relative à l'attentat contre Belaïd, il a émis, à l'instar de son homologue oranais, des doutes en déclarant notamment que “la base n'y croit pas. Belaïd joue à la victime pour échapper à l'IGF”. M. Mansour, c'est de lui qu'il s'agit, est allé plus loin en accusant Abdelaziz Belaïd de graves dépassements et défaillances, lors de l'organisation du Festival international de la jeunesse et où, selon ses termes, des personnes étrangères à l'Union auraient bénéficié de voyages qui à Cuba qui aux USA. Même la gestion et l'exploitation du centre de Sidi-Fredj n'ont pas échappé au conférencier qui a parlé de dilapidation. Pour les observateurs locaux, la présence de A. Boukerzaza, ex-SG de l'union, et natif de Constantine, au gouvernement, n'est pas étrangère à la position de l'union de la wilaya de Constantine en faveur du clan présidentielle. Toutefois, on ne manque pas de souligner que dans le clan des pro-Benflis se trouvent aussi, deux ex-SG de l'organisation. Il s'agit de Mohamed Bourzem qui est originaire du nord constantinois et de Noureddine Djellouli, un homme de l'ouest, mais qui a été aussi mouhafadh dans la ville limitrophe de Skikda. La semaine passée, c'est en présence de ces derniers que A. Belaïd a commenté lors d'une conférence de presse, la tentative de son assassinat et réitéré son soutien à Benflis, en criant que lui et son organisation sont victimes des hommes du président. À première vue, la présidentielle de 2004 risque de coûter cher à l'UNJA, déchirée par une crise dans laquelle s'affrontent tous ses chefs de 1975 à ce jour, chacun pour le compte de son clan. M. K.