Calme trop plat à l'Unja. L'union semble redécouvrir son objet initial, à savoir la jeunesse et ses préoccupations. Plus question de “déballage” des divergences politiques comme celles de 2003 qui ont mené à l'implosion. Débarqué de son poste de secrétaire général en février 2007, Madani Mohamed continue d'activer, selon son successeur qui pointe du doigt des soutiens dont il bénéficierait d'autant qu'une série de plaintes contre lui attendent le verdict de la justice. Le nouveau secrétaire général, M. Kaïs Tahar, évacue les questions politiques qui, pourtant, font partie des bagages de l'association longtemps satellite du FLN pour se concentrer sur le bilan de son prédécesseur qui s'est rendu coupable, selon lui, de plusieurs actions illégales sur le patrimoine de l'Unja, exploité suite à des accords de partenariat par un privé. Pourtant, le conseil national qui l'a destitué en 2007 n'a pas exigé de lui un bilan et ne lui a demandé aucun compte. La priorité était politique. Mais les affaires n'ont pas tardé à le rattraper. En effet, la nouvelle direction de l'union a déposé une plainte pour cession illégale et unilatérale de patrimoine. Il a élaboré un cahier des charges, installé une commission des marchés et accordé l'exploitation de ces structures à un privé à un taux qui lui est nettement favorable. Selon notre interlocuteur, sur ces marchés relevant logiquement du domaine de l'Etat, l'Unja ne gagne que 15%, alors que le partenaire prend 85% des gains de l'exploitation. Une procédure judiciaire est lancée dans le but de résilier l'accord. Bilan financier inconnu des voitures non restituées et des procès en instance ; pourtant l'ancien SG continue d'activer dans certaines wilayas, particulièrement à l'ouest du pays. Manifestement, “il tente de jouer la carte régionaliste”, comme l'accuse encore M. KaIs. En plus de soupçons sur des soutiens qui appuieraient M. Madani, le SG actuel n'a pas caché que des partis veulent avoir l'Unja de leur côté et que des responsables voudraient l'utiliser pour “protéger” leurs intérêts. Lui, l'Unja, il la voudrait neutre, mais il ne s'est pas empêché de déclarer publiquement son soutien pour un troisième mandat pour le président Bouteflika. Et en attendant le rendez-vous de la présidentielle, l'Unja s'affaire à se restructurer au niveau de la base dans la perspective de son 7e congrès qui s'annonce sans véritable enjeu puisque le conseil national, issu du 6e congrès, sera intégralement reconduit. Plus donc l'hégémonie d'un seul parti sur l'Unja, toutes les tendances y sont actuellement représentées, mais dans ses grands choix, elle s'aligne sur l'alliance présidentielle avec comme axe principal le soutien au programme du Président duquel elle tire des thèmes de conférences. En sus, M. Kaïs clame que, désormais, l'Unja n'a aucune couleur politique et que ses 680 000 adhérents sont unanimes sur ce principe. Verra-t-on alors une Unja aseptisée, incolore et inodore en ces temps de “flou et d'opacité” politiques n'incitant pas à l'agitation ? Le ton est plutôt au “plus jamais de mouvement de redressement comme ce fut en 2003”. Djilali B.