Tard dans la soirée d'hier à Bouzaréah, sur les hauteurs de la capitale, une bagarre a éclaté entre deux groupes de jeunes. Epées, couteaux et autres fusils harpons sont alors sortis des remises. L'origine de l'accrochage, selon des témoins du quartier village Céleste, est une affaire de mœurs. Sofiane était au cœur de la querelle ; il raconte ce qu'il n'a jamais vu auparavant dans ce paisible quartier d'Alger. «Au début de l'année 2000, deux familles se sont installées dans ce quartier. Elles se font vite remarquer par leur conduite immorale. Chez l'une, la femme qui habite l'ancienne école primaire travaille comme proxénète au vu et au su des autorités, chez l'autre famille composée d'une vingtaine de personnes, une douzaine des membres se trouvent en prison. C'est vous dire la nature de ces deux familles par qui la bagarre a commencé». Yacine, un autre jeune du village Céleste renchérit : «Le fils de la femme qui habite l'école, un garçon de 18 ans, a été emmené dans la forêt par des jeunes de l'autre famille qui lui ont fait subir des atrocités, tout en prenant soin de tout filmer. Et c'est lorsque la vidéo a commencé à circuler que la sœur du garçon a alerté son petit ami qui habite le quartier de Beau Fraisier. Ce dernier, accompagné d'une bande d'environ 20 personnes munies d'armes blanches, dont des couteaux, épées, des fusils harpon, des cocktails Molotov et des signaux brûlants attaquent la famille F., qui, illico presto, alerte les amis de ses enfants qui croupissent à ce jour en prison à cause d'une affaire de mœurs. Et c'est la bagarre générale jusqu'à une heure tardive de la nuit d'hier. Les jeunes du quartier village Céleste décident alors d'intervenir pour mettre un terme à ce cafouillage avant l'arrivée des brigades antiémeutes ainsi qu'une unité de la brigade de renseignement et d'investigation (BRI), qui disperse les protagonistes. La mère proxénète est arrêtée par la police, alors les jeunes prennent la fuite vers la forêt. Hier encore, plusieurs unités de la police judiciaire étaient sur les lieux afin d'assurer la sécurité des habitants du quartier et prévenir le pire.