Une peine de 20 ans de réclusion a été prononcée par le tribunal criminel d'Oran contre le principal accusé dans l'assassinat d'un sexagénaire, père d'un jeune candidat à l'émigration clandestine. Le tribunal a également prononcé 12 années de réclusion contre l'un de ses coinculpés et condamné deux autres accusés à 8 ans d'emprisonnement chacun. Un cinquième prévenu dans cette affaire a écopé pour sa part de 2 ans de prison ferme. La peine capitale par contumace a été aussi prononcée contre chacun des deux inculpés dans cet assassinat et un mandat d'arrêt a été lancé contre eux. Selon l'arrêt de renvoi, une histoire de tentative d'émigration clandestine serait à l'origine d'une mortelle expédition punitive menée par des harraga notoires, le soir du 25 mai de l'année écoulée, dans le faubourg de Ras El Aïn, sur les hauteurs de la ville d'Oran. Des harraga notoires, ainsi que deux autres individus actuellement en fuite, (les accusés), ayant à leur actif un nombre indéterminé de traversées vers les côtes de la péninsule Ibérique, ont été sollicités par des jeunes défavorisés de leur faubourg. En fait, ces derniers ont eu vent de la préparation d'une énième tentative de traversée qui cogitait dans l'esprit des mis en cause dans cette affaire. Un accord a été conclu lors d'une rencontre entre les inculpés et les futurs harraga, cinq jeunes, dont le fils de la victime. Les inculpés ont exigé 15 millions de centimes pour chaque personne. Les candidats à l'émigration clandestine ont payé rubis sur l'ongle. Cependant, des jours passèrent et les accusés trouvaient à chaque fois un prétexte pour reporter la traversée. Ils finiront néanmoins par rembourser les sommes d'argent qui leur ont été remises par les futurs harraga à l'exception du fils de la victime à qui ils promirent de patienter encore en lui laissant entendre qu'ils organiseront incessamment une traversée et qu'il sera du voyage. Mais ce dernier a vite fait de comprendre que leur promesse ne sera jamais tenue. N'étant pas un enfant de chœur, il profita de la nuit pour subtiliser la motocyclette de l'un des inculpés et lui fit savoir ensuite qu'il ne la lui rendra qu'après remboursement de la somme versée. Les inculpés ont été informés et ils décidèrent de mener une opération de représailles et ce, après avoir consommé de la drogue et des boissons alcoolisées. Armés de fusil à harpon, de coutelas et autres armes blanches, ils attaquèrent, dans un premier temps l'habitation ciblée à coup de cocktails Molotov pour débusquer les occupants. C'est finalement le père qui est sorti en premier pour tenter d'apaiser les esprits. Mal lui en pris, car il a été neutralisé par trois des assaillants pendant que le principal accusé le lardait de coups de couteau. Il lui transperça le cœur et les poumons à plusieurs reprises. La victime a rendu l'âme sur les lieux bien avant l'arrivée des secours. Son fils, venu à sa rescousse, n'a eu la vie sauve qu'en prenant la poudre d'escampette. Il a été toutefois gravement blessé à la tête par l'un des assaillants qui était armé d'une épée. En se relayant à la barre, les cinq prévenus ont nié les griefs retenus contre eux. Chacun d'eux a déclaré n'avoir pas participé à cette mortelle expédition. Les témoins, dont le fils de la victime, ont été unanimes : les accusés étaient bien les auteurs de l'assassinat du sexagénaire. Il a fallu l'intervention des forces de police pour faire évacuer les prévenus, qui criaient à l'injustice. De violentes altercations ont également opposé les familles des prévenus à celles des victimes devant l'entrée principale du palais de justice. La police est intervenue pour disperser les belligérants.