Des centaines de milliers de personnes sont mal logées et des milliers d'autres sont à la recherche du logement depuis des décennies. Les demandes de logement, comptabilisées au niveau de la commune de Constantine, ont dépassé 80 000, selon une source au fait du dossier. Alors que plusieurs programmes de réalisations de logements enregistrent de grands retards, le nombre des demandeurs de logements est en hausse, jour après jour, ce qui explique l'ampleur de la crise de logement dans la wilaya de Constantine. Le problème des projets inachevés se pose avec acuité. Des milliers de familles attendent à ce jour, la réception des projets lancés il y a plusieurs années. En effet, de nombreux chantiers sont presque paralysés. La cadence des travaux de construction est jugée trop lente, voire interminable. Une virée au niveau de quelques chantiers, dans la nouvelle ville Ali Mendjeli, nous renseigne sur la lenteur des travaux de réalisation. Des milliers de familles vivent dans des conditions lamentables, à cause de ces retards. Les programmes d'habitat inachevés type logement social participatif (LSP) sont légions dans la wilaya. «Ma famille vie dans des conditions déplorables. J'attends l'achèvement des travaux de réalisation de notre logement depuis plus de dix ans. C'est injuste ! Les parties concernées doivent intervenir, pour mettre fin au problème des logements inachevés», implore un bénéficiaire de la formule LSP. Une situation qui a forcé la majorité des familles à louer des maisons contre des sommes colossales, en attendant une solution à leur éternel problème. De l'avis de plusieurs observateurs locaux, le projet 434 logements lancé en 2 000 au profit des travailleurs du secteur de l'éducation et celui de la santé reflète la gravité de la situation. De nombreuses familles bénéficiaires attendent l'octroi des clefs de leurs célèbres appartements avec impatience, alors que d'autres n'ont pas caché leur désespoir. «Je doute de la loyauté des promoteurs. La cadence des travaux de réalisation de plusieurs chantiers, notamment ceux de la formule logement social participatif (LSP), est inconcevable», soulignera un souscripteur. Pour ces malchanceux, la location de particulier à particulier est la seule solution à leur problème. «C'est notre seule issue. Ma famille, composée de cinq personnes, a déménagé quatre fois en dix ans. Le dernier contrat de location conclus avec un particulier s'achèvera l'été prochain. Nous sommes dans la tourmente», expliquera Abdelaziz, un bénéficiaire du projet des 434 logements. Des centaines de personnes ont accompli toutes les procédures relatives à l'obtention d'un logement, dans le cadre de la formule LSP, il y a plus de douze ans, mais jusqu'à ce jour, elles attendent des logements qui tardent à venir ! «L'affaire des 434 logements est incompréhensible. Nous sollicitons l'intervention du premier responsable de la wilaya, pour mettre fin à notre souffrance qui perdure. Nos enfants rêvent de franchir la porte de leurs logements et de vivre paisiblement. Bref, dans la stabilité», dira un groupe de pères de familles. Rappelons, que plus de 35 000 unités ont été réalisées dans le cadre du logement social, en l'espace de 13 années.