Le Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a dénoncé hier «le silence du pouvoir français complice de la dictature» en Tunisie, après la violente répression d'une manifestation vendredi dans la région de Sidi Bouzid (centre-ouest) sur fond de problèmes de chômage. «Depuis une semaine, c'est au tour de la population du gouvernorat de Sidi Bouzid, au centre du pays, de manifester (...) «Comme toujours, la réponse des autorités est répressive, sécuritaire, voire meurtrière», poursuit-il, fustigeant notamment des «tirs à balles réelles qui ont fait des dizaines de blessés et un mort, des suicides, le tout dans le silence ou la désinformation d'un blocus médiatique imposé». De violents affrontements ont opposé vendredi plus de 2000 manifestants et la police dans la ville de Menzel Bouzayane, à 60 km de Sidi Bouzid, faisant un tué par balle et des blessés. Après plusieurs jours de fortes tensions sociales, une personne est décédée et plusieurs ont été blessées lors d'affrontements entre manifestants et forces de l'ordre au centre de la Tunisie. Depuis plusieurs jours, la région de Sidi Bouzid située au centre-ouest de la Tunisie était secouée par des troubles, notamment après le geste désespéré d'un jeune homme qui se sentait brimé par les autorités. Vendredi 24 décembre, à Menzel Bouzayane, une commune située à 280 kilomètres au sud de Tunis, la capitale tunisienne, la contestation sociale a viré aux heurts violents et au drame quand la police a ouvert le feu sur la population. Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur tunisien diffusé par l'agence gouvernementale TAP, le bilan de ces affrontements serait de un mort et deux blessés parmi les manifestants et de plusieurs agents de sécurité touchés. Affirmant que «des groupes d'individus ont incendié la locomotive d'un train et mis le feu à trois véhicules de la garde nationale avant d'attaquer le poste de la garde nationale de la ville», les autorités indiquent qu'après avoir vainement tenté de dissuader les assaillants, des agents de la garde nationale ont été contraints de «recourir aux armes dans le cadre de la légitime défense». La situation reste tendue alors que des renforts policiers dépêchés depuis Sidi Bouzid à 60 kilomètres de là ont encerclé la ville, contrôlant strictement les accès et ont procédé à une campagne d'arrestations, indique le syndicaliste. Cette vague de mécontentement sur fond de détresse économique a pris un tour nouveau le 17 décembre après la tentative de suicide de Mohammed Bouazizi, 26 ans. Ce jeune homme, diplômé de l'université, travaillait comme vendeur ambulant de fruits et légumes. Désespéré après que la police municipale lui a saisi ses marchandises faute des autorisations nécessaires, il s'était immolé en s'aspergeant d'essence. Grièvement brûlé, il a été pris en charge dans un centre médical près de Tunis.