La 2e édition du Salon national de la microactivité, ayant enregistré la participation de 130 bénéficiaires de microcrédits, s'est clôturée samedi à Riadh El Feth. Depuis le lancement du dispositif en 2005, l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), en partenariat avec les banques publiques, a pu appuyer la création de 192 000 microentreprises et a généré 268 000 postes d'emplois. Inaugurée jeudi, l'exposition-vente de différents produits, notamment artisanaux et agricoles, avait pour objectif de faire connaître le dispositif mis en place par l'Agence nationale de gestion du microcrédit (Angem), mais également de permettre aux entrepreneurs ayant bénéficié de ce mode de financement d'exposer et vendre leurs propres produits. Les secteurs représentés au Salon sont ceux enregistrant le plus de demandes de financement, à savoir l'artisanat et l'agriculture, ainsi que l'agroalimentaire. L'Angem, qui a enregistré 40 023 demandes de microcrédits à la fin 2005, vise à favoriser l'auto-emploi, le travail à domicile et les activités artisanales dans les zones urbaines et rurales. Dans le cadre du dispositif Angem, le bénéficiaire peut profiter d'un prêt non rémunéré de 25% du coût global de l'activité, lorsque le montant de l'investissement se situe entre 100 000 DA et 400 000 DA et d'un prêt non rémunéré pour l'achat de matières premières de 25% du coût global ne dépassant pas 30 000 DA. Le remboursement se fait sur cinq ans. Le nombre global de microcrédits accordés ainsi depuis le lancement du dispositif en mai 2005 s'élève, selon Mohamed Hadi Aouaidjia, directeur de l'Angem, à 192 000, alors que celui des emplois créés est de 268 000. Intervenant lors de l'inauguration du Salon, il déclare que le taux de remboursement de microcrédits avoisine, pour sa part, les 70%, alors que les 30% restants représentent des retards résultant de difficultés liées à la nature de l'activité et à la commercialisation du produit. Zemmouri Adel, chargé de la communication à la Banque de développement local (BDL), a rappelé pour sa part que le nouveau dispositif Angem est destiné à la population vivant dans des conditions précaires. «Il les aide à créer leur propre microactivité et à créer ainsi des postes d'emploi». Il avance que la BDL a accordé, dans ce cadre, 2700 crédits, à un montant évalué à 700 millions DA. Les activités les plus prisées sont, selon lui, la poterie, la fabrication du matériel médical et l'agriculture. L'avantage, indique-t-il, dans cette formule, c'est qu'elle ne conditionne pas au demandeur de crédit la possession d'un local. Favoritisme dans l'octroi des crédits Les exposants au deuxième rendez-vous regrettent, toutefois, la politique de favoritisme qui règne dans l'octroi des crédits et des locaux commerciaux. Ils estiment que l'initiative engagée par le gouvernement depuis 2005, visant à aider les jeunes défavorisés à créer leur propre entreprise est très louable, mais sa mise en application l'a détournée complètement de son objectif initial. Plus explicite, un artisan de poterie de Sétif affirme que la politique du favoritisme règne dans l'octroi des crédits et des locaux commerciaux. «Les vrais artisans et ceux qui ont réellement besoin de cette aide n'ont malheureusement pas bénéficié de ces crédits». Rencontré en marge du Salon, Tarek, un jeune céramiste, estime que «les vrais artisans n'ont en réalité pas bénéficié du soutien financier, puisque l'octroi se fait d'une façon discriminatoire, favorisant ceux qui font dans la corruption». Il ajoute : «Les instances concernées doivent chercher à sélectionner ceux ayant droit, soit les personnes talentueuses désireuses de travailler et qui manquent de moyens.» Selon lui, ces personnes-là sont souvent marginalisées et bloquées. Il affirme que la céramique en Algérie fait face à d'énormes problèmes, notamment l'absence de la matière première qui est souvent accaparée par les artisans qui détiennent le monopole de ce marché en Algérie. Mohamed, un autre artisan de Biskra, considère que la poterie n'est pas réellement promue chez nous et que les crédits sont accordés de façon discriminatoire, favorisant principalement les personnes ayant un certain pouvoir financier ou autre. Idem pour le jeune Bilal, qui souligne qu'outre le manque d'orientation et de formation en Algérie, les jeunes entrepreneurs font face à plusieurs contraintes administratives qui les découragent et viennent contrarier leurs projets.