Voilà deux cousines voisines qui ne peuvent pas se supporter. A longueur de journée, elles se chamaillent devant l'indifférence des deux époux qui sont eux inséparables. Et au moment où un monde fou assiste à des scènes dignes de naples, la calabre ou encore sierre, les deux cousins, beaux-cousins, voisins, qui picolent et le vin rouge avalé leur laisse un avant-goût d'une vie en rose sans se soucier de ce qui arrive à leurs moitiés qui sont devant la juge de hussein Dey. Avec nadia amirouche, la présidente, rien ne vaut une audience nette. Katiba et nesrine sont deux jeunes cousines mariées à deux cousins, ils sont quatre voisins qui co-existent d'une manière bancale. Face à amirouche, elles sont debout, s'ignorant. elles sont poursuivies, la première pour insultes et la seconde pour coups et blessures volontaires ayant entraîné un arrêt de travail de neuf jours. autant katiba se montre agressive, autant nesrine plus jeune d'une demi-douzaine d'années se fait remarquer par un sourire canassier qui va faire d'elle un agresseur poursuivi qui risque une peine de prison ferme et une amende. - «A propos, pourquoi ce drame ?», demande la magistrate qui trouve sept secondes pour ajuster son beau foulard blanc d'œuf.Les deux inculpées répondent en même temps et personne ne comprend ce qu'elles ont balancé en même temps, les talons hauts et le cou tendu vers le pupitre, comme si elles voulaient signifier qu'elles étaient là, prêtes à répondre juste et vite surtout. - Oh là, oh là ! doucement. Nous sommes aux insultes, pourquoi l'aviez-vous insultée ? reprend la présidente à l'intention de katiba alors que nesrine avait compris qu'elle n'était pas intéressée par les coups et elle devra donc attendre le second procès car la tradition veut que chaque dossier a son audience. Les autagonistes n'auront qu'à changer de place à la barre, katiba qui se trouvait à droite sera plus tard à gauche en qualité de victime. En ces durs moments elle est inculpée d'insultes et venait d'être priée d'expliquer le délit. - «A vrai dire, nesrine est jalouse de moi, c'est ma cousine maternelle. Nos mamans ne se sont jamais entendues. tata mimou et maman nissa se sont toujours jalousées, je ne supporte pas d'entendre ma propre cousine affirmer haut et fort que ma jeune sœur fadéla sort avec une grosse légume en limousine. Ce n'est pas vrai et puis quand bien même fadéla sort en limousine, en quoi ça peut déranger ma cousine ?», se justifie l'inculpée qui dit regretter d'avoir mal agi. Amirouche en a assez entendu. Samir boufatah, le procureur va demander la même peine pour les deux inculpées trois mois de prison ferme et une amende. Il le fera à deux reprises durant les deux procès en «un». Le dernier mot sera : «Je m'excuse puis nous passons au second procès où nesrine est inculpée de coups et blessures volontaires alors qu'elle était victime, trente- huit minutes auparavant. - «Et vous, qu'avez-vous à dire pour ce que vous aviez fait à katiba ?», marmonne amirouche qui va aller très vite pour en finir avec cet os. Nesrine explique qu'elle avait vu rouge avec cette histoire de limousine et de sortie de fadila. «Pour dire la vérité, je n'ai pas frappé ma voisine et cousine, je l'ai seulement bousculée. Et comme elle était à califourchon sur la rembarde, d'où elle me narguait, je l'ai violemment poussée, elle est tombée à la renverse mais pas sur la tête. Je suis vraiment désolée et je lui demande pardon. D'ailleurs, j'ai demandé à mon avocate de ne pas se présenter car ma cousine en avait fait de même.» Et amirouche de voir son beau visage s'illuminer d'un très joli sourire qui signifiait sa magnaminité, elle inflige aux deux cousines une amende assortie du sursis en leur demandant d'oublier la limousine.