Ce n'est pas tous les jours que le directeur général de la police nationale s'exprime aussi longuement sur une chaîne de radio et ce n'est pas tous les jours que le propos des invités de cette émission – quotidienne s'il faut le rappeler – sont repris aussi largement par les journaux du lendemain. Pourtant, ce n'est pas le «beau monde» qui manque à «L'invité de la rédaction» de la Chaîne III qui a vu défiler quasiment tous les ministres et hauts responsables du pays. Certains d'entre eux sont même passés plus d'une fois, alors que d'autres, moins chanceux, en rêvent, paraît-il. C'est que l'émission en question, conçue apparemment comme programme «didactique» est du tout bénef pour ses invités qui ont toute la latitude d'y dire ce qu'ils… veulent bien dire. Si on ne connaît pas le niveau de son audimat de manière générale, l'écho de l'émission à l'occasion du passage du directeur général de la sûreté nationale pourrait suggérer qu'il a atteint lundi matin son plus haut sommet. Plusieurs raisons pourraient expliquer cet intérêt et la presse écrite a peut-être été bien inspirée, en termes d'opportunité professionnelle, de relayer la radio. La police est une institution à lien direct avec le quotidien du citoyen dans l'une de ses préoccupations majeures : sa sécurité. Une institution qui se remet d'un épisode dramatique sur lequel on ne sait pas encore grand-chose, qui est tous les jours au devant de l'actualité en raison de la régularité de son travail et de la diversité de ses terrains d'intervention. Le terrorisme, le grand banditisme, la délinquance ordinaire, les crimes économiques et les colères sociales, autant de «fronts» sur lesquels la police est engagée tous les jours, mais aussi autant de questions qu'elle n'a pas toujours traitées avec bonheur. C'est précisément sur ce terrain-là que le général Hamel était attendu avec autant d'intérêt. Les abus d'autorité, la corruption et l'incompétence de certains fonctionnaires de police ne sont un secret pour personne. Le DGSN en a parlé. Même si évidemment il a ramené tout cela à de moindres proportions, il était évidemment dans son rôle. C'est sans doute dans le tableau peu reluisant qu'il a dressé sur plusieurs rouages de l'institution policière qu'il fallait chercher sa véritable appréciation de l'état des lieux. Et peut-être bien aussi dans l'annonce des augmentations de salaire et indemnités des policiers. Dans la foulée, il a même rompu avec une certaine tradition dans la communication. En révélant des «fautes graves» commises dans l'affaire du suicide dans un commissariat de Constantine et en répondant fermement sur le terrorisme : «N'insistez pas Madame, vous n'aurez pas de réponse sur ce sujet.» Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir