Depuis la tenue du 9e congrès qui a consacré «la dictature», de Belkhadem, selon ses détracteurs, constitués tout récemment en mouvement de redressement et de l'authenticité, jusqu'à la session du comité central du 23 décembre, le Front de libération nationale a vécu une effervescence à plusieurs variantes. A la base comme au sommet, l'ex-parti unique dont le président d'honneur n'est autre que le chef de l'Etat auquel Abdelaziz Belkhadem prête déjà l'intention de briguer un quatrième mandat, pour couper court à toutes les lectures visant à le «descendre», a été secoué à coups de «pousse-toi que je m'y mette», par des guerres de leadership, les échéances électorales étant à nos portes. Crise ou pas ? Les échauffourées à couteaux tirés, «dans 4 à 5 wilayas», précise le SG du FLN, qui ont caractérisé l'opération de renouvellement des structures, sont «un signe de bonne santé». Loin s'en faut, estiment entre autres Mohamed Seghir Kara, coordinateur du néo-mouvement de redressement, créé «à la demande pressante des militants de base», ou encore El Hadi Khaldi, autre figure de proue du même mouvement, qui ont accusé ouvertement le SG d'avoir piétiné les statuts du parti qu'il a vidé de ses vrais militants. Ils ont qualifié la situation que vit le FLN de «crise morale», estimant que l'ex-parti unique a été offert par Belkhadem et son équipe du bureau politique aux affairistes, comparant même sa gestion à celle du parti égyptien au pouvoir. Une «consécration du clientélisme et du tribalisme». Plusieurs membres du comité central ne remplissent pas les conditions, selon les redresseurs qui affirment que certains d'entre eux, invités, se sont bizarrement retrouvés membres. Les déclarations des deux redresseurs ont amené la direction du parti à les introduire devant le conseil de discipline qui n'a pas encore tranché leur cas. Pour contrecarrer l'action de Belkhadem, le mouvement de redressement, doté d'un siège situé à Draria, a «actionné» la base et appelé au boycott de la session du comité central. 20 membres seulement ont répondu à l'appel. Durant toute l'année, Belkhadem and co ont tout fait pour montrer un bon visage du parti, «plus fort que jamais et assaini» qui doit rester, selon Belkhdem, au pouvoir jusqu'en 2030. L'université d'été du parti s'est tenue et d'autres activités ont jalonné le parcours du FLN qui a repris les rênes de l'Alliance présidentielle. Pour Belkhadem, la loi sera appliquée avec rigueur contre tous ceux qui déraillent de la ligne du parti. Pour ses opposants, il ne doit pas présider aux destinées du FLN. Ce «discours de sourds» va-t-il faire éclater cette crise qui couve depuis longtemps ?