A la veille du nouvel an 2011, des centaines de pâtissiers se sont préparés en ornant leurs présentoirs de différents gâteaux mais surtout d'attrayantes bûches. Plusieurs personnes préfèrent fêter le nouvel an en famille en préparant une soirée conviviale. Un dîner spécial est programmé, avec un dessert qu'impose la tradition, une bûche bien garnie mais qui reste inaccessible aux petites bourses. Une virée à Alger nous a permis de faire ce constat. Les prix peuvent varier de 500 à 800 DA. La plupart des pâtissiers travaillent sur commande, pour éviter d'engendrer des pertes éventuelles. Selon le propriétaire d'une pâtisserie au boulevard Didouche Mourad, la demande a sensiblement baissé cette année. «L'année dernière, nous avons reçu plus de 100 commandes, mais cette année le chiffre a réellement reculé». Il impute cette baisse à plusieurs causes, notamment la crise économique et la hausse des prix des ingrédients en général, qui empêchent les petites bourses de célébrer de tels évènements. Dans ce contexte, Mme Hayat, mère de famille, nous a confié : «J'ai programmé d'acheter un poulet et une bûche, et j'invite ma famille à participer à cette fête.» Farid, lui, a gardé 5000 DA de son salaire mensuel afin de s'offrir une fête avec sa petite famille. Il prévoit au menu une épaule d'agneau farcie bien garnie, des fruits de saison, mais aussi une bûche. Il affirme qu'il a renoncé aux soirées organisées dans des boîtes grandioses depuis son mariage en 2008. «Ce genre de célébrations me revenait trop cher et ne m'offrait aucune détente, car généralement, c'est très mal organisé et dans des salles encombrées.» Chocolat, gâteaux et friandises Rencontré à proximité de l'université d'Alger, Zakito, comme le prénomment ses copains, est un danseur de rap qui ne rate aucune occasion pour se distraire. Cependant, il avance que cette fête n'est pas une tradition propre aux musulmans. En plus, je n'ai pas les moyens de la fêter.» Par contre, son ami surnommé Yako Zako a déclaré : «Moi je réveillonne en Tunisie, je trouve qu'il y a une bonne ambiance là-bas, et j'ai travaillé durant les vacances d'hiver pour m'offrir ce luxe.» Les grandes surfaces et les boutiques de la capitale proposent différentes friandises dont les prix varient entre 1200 et 4000 DA la boîte. En parallèle, pour les bourses moyennes, des offres moins chères sont proposées à 800 DA le kilogramme. «Moi je n'achèterai que des bonbons pour mes enfants puisqu'ils sont moins chers», nous a déclaré un père de famille.