L'obligation faite aux pêcheurs d'utiliser des caisses en plastique suite à un arrêté interministériel (industrie, agriculture et pêche) a suscité une large polémique au sein de la corporation mais également parmi les mandataires et autres acteurs activant dans le commerce du poisson. Selon certaines sources proches de la chambre nationale de la pêche, «la majorité des pêcheurs refusent d'utiliser les caisses en plastique en raison de leur nuisance (non biodégradables, ndlr) sur la qualité du poisson». C'est ce que nous a affirmé le président de la chambre nationale, Larbi Yahiouche, qui s'interroge sur les raisons qui ont poussé les responsable à contraindre les pêcheurs à utiliser ces casiers qui, logiquement, devraient répondre à certains critères et être accompagnés d'un certificat de conformité délivré par l'entreprise nationale de normalisation. Il a ajouté que dans plusieurs régions côtières, les pêcheurs continuent d'utiliser les casiers en bois. A Tarf et Annaba, précise-t-il, «les pêcheurs utilisent des casiers fabriqués avec du plastique recyclé contrairement aux normes exigées». Dans le sillage, M. Yahiouche indique que «le plastique utilisé par certaines entreprises algériennes peut produire des effets néfastes sur la santé des consommateurs», ajoutant qu'en plus de l'aspect nuisance, ces casiers sont introuvables sur le marché et les pêcheurs sont contraints de les acquérir par des moyens tortueux. M. Haless, directeur commercial au sein de l'entreprise nationale de normalisation, interrogé sur le certificat en question, nous informe que «s'il y a normalisation, cela veux dire qu'il y a obligation». En effet, souligne M. Atou, «l'utilisation des caisses en plastique par les pêcheurs est obligatoire étant donné que la mesure obéit à un arrêté interministériel élaboré par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques, de l'Industrie et de l'Agriculture». Selon un constat établi sur le terrain, la plupart des pêcheurs refusent de faire usage des casiers en plastique et ce, en raison des prix, de la disponibilité et de la longévité de ces caisses qui ne font pas consensus.