Les grossistes établis dans la commune de Gué de Constantine (Semmar) ont baissé rideau depuis plusieurs jours. Une fermeture cyclique qui intervient à chaque fois qu'une opération de contrôle est effectuée par les inspecteurs de la direction du commerce de la wilaya d'Alger, a-t-on appris sur les lieux. «La majorité des grossistes travaillent sans factures», affirme un commerçant, signalant au passage que la récente hausse des prix des produits agroalimentaires est due également aux opérations de contrôle. «Les grossistes maintiendront les rideaux baissés tant que les inspecteurs de la DCP sont là», a-t-il enchaîné. Le mouvement habituel que connaît cette zone où se brassent quotidiennement des milliards de dinars a connu un sérieux ralentissement ces derniers temps. Sur les lieux, certains locaux sont entrouverts et des commerçants guettent le moindre mouvement. Ceux qui restent ouverts disent ne pas être inquiétés, car ils travaillent avec des factures. Mais, ils reconnaissent qu'ils recourent parfois à des achats sans factures. En baissant rideau, les grossistes veulent imposer leur diktat et maintenir l'opacité et l'informel. Pour les l'huile de table, certains grossistes ont avoué qu'ils s'approvisionnent directement auprès de commerçants ambulants sans demander de factures. Les prix sont négociés sur place et aucun document n'est établi. Au sujet de l'approvisionnement des vendeurs informels, le même grossiste n'a pas voulu nous en dire plus, affirmant que c'est un phénomène répondu en Algérie et que tous les grossistes achètent l'huile sans facture. Les opérations de contrôle menées par les inspecteurs de la direction du commerce de la wilaya d'Alger ont pour principal objectif l'obligation des commerçants à respecter la facturation, selon les explications fournies hier par un inspecteur de la direction du commerce de la wilaya d'Alger. Le phénomène du défaut de facturation a pris de l'ampleur. Les services du ministère du Commerce ont recensé, en 2009, un nombre de 33 765 infractions, enregistrées à l'issue de 64 366 opérations de contrôle. La valeur de ces transactions illégales s'élève à 60 milliards de dinars. Les transactions commerciales sans facturation découvertes par les services de contrôle du ministère du Commerce ont enregistré une hausse de 56,6% en 2009 en comparaison avec 2008.