Après avoir limogé 12 doyens et gestionnaires de 29 universités, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, s'est réuni avec les représentants des associations estudiantines pour examiner un ensemble de points relatifs à la gestion des universités. La réunion a été organisée à cet effet mardi, pour débattre des principales questions, selon des sources bien informées qui expliquent que cette rencontre intervient suite aux protestations récurrentes enregistrées dans le milieu universitaire et qui sont liées à la mauvaise gestion qui règne dans les établissements et les campus universitaires. Le premier responsable du secteur, après avoir reçu un bilan détaillé sur la gestion des doyens et des gestionnaires des universités, entend opérer des changements importants afin d'assurer la stabilité de l'université et contenir le mécontentement des étudiants. Un communiqué de presse du ministère précise que la réunion a porté sur les principales questions pédagogiques et les œuvres universitaires ainsi que sur les perspectives du secteur. Les huit organisations estudiantines présentes ont abordé différents points d'actualité, notamment le problème de sécurité dans le milieu universitaire, les conditions précaires des campus. Contacté par nos soins, le secrétaire général de l'Union générale des étudiants libres (Ugel) a pour sa part appelé à l'organisation de rencontres d'une façon continue, afin que le dialogue entre les deux parties soit maintenu. De même qu'il a insisté sur l'importance de la création d'un mécanisme rigoureux, capable de représenter les étudiants et expliciter leurs attentes et doléances aux responsables du secteur. «Ce nouveau mécanisme pourra conjuguer les efforts des huit organisations existantes», a soutenu la même source. Pour sa part, le ministre a mis l'accent sur «le rôle que doit jouer le mouvement estudiantin dans un climat de stabilité au sein des enceintes universitaires». Il y a lieu de rappeler que M. Harraoubia a opéré durant le mois de décembre un mouvement partiel dans les rangs des doyens et gestionnaires des universités. Le changement a touché 12 doyens et gestionnaires de 29 universités, réparties à travers le pays. Selon les mêmes sources, le ministre a entamé une série de licenciements, depuis plus d'un mois, évinçant le directeur de l'université de M'sila, Ahmed Haddouche, dont la gestion a été dénoncée par des milliers d'étudiants. M. Harraoubia a ainsi entamé une série de changements touchant les doyens ayant fait l'objet de dénonciation de la part des enseignants universitaires et des organisations estudiantines. Le mouvement a touché en première phase les doyens des universités de Tizi Ouzou et d'Oran avant de concerner les premiers responsables des facultés de Khenchela, de Bouira, d'Adrar et de Tiaret. Dans les prochains jours, l'ensemble des universités, à savoir celle d'Alger, d'Oran, de Annaba et de Constantine vont également connaître le même sort, étant donné le degré de contestation et le chaos qu'elles ont connus.