Depuis quelques jours, les prix des produits de large consommation ont connu une hausse inattendue, provoquant la colère des consommateurs. La situation ne prête guère à l'optimisme avec l'augmentation des tarifs des produits de base, notamment le sucre, l'huile de table, la farine et les produits laitiers. En effet, l'envolée des prix, intervenant avec le nouvel an, a surpris plus d'un. D'après les explications avancées par les fournisseurs, la hausse des prix est due principalement aux fluctuations des cours des matières premières sur les marchés boursiers. Les augmentations oscillent entre 15 et 20%. La hausse la plus importante a été constatée sur les prix de l'huile de table dont le tarif est passé de 630 à 740,5 dinars pour le bidon de 5 litres, et ce, en l'espace de quelques jours, soit 110 DA de plus. Ce qui a exacerbé la situation est le manque de communication. Les producteurs et autres fournisseurs n'ont pas alerté les consommateurs sur les nouveaux prix, laissant certains s'interroger réellement sur les raisons. Les prix du sucre ont connu également un changement passant de 100 à 140 dinars le kilogramme, alors qu'il y a quelques mois le consommateur le payait à 60 dinars. Cette hausse insupportable a entraîné une augmentation des prix des autres produits dont le sucre est une matière première. Il s'agit plus particulièrement des produits de la confiserie et les boissons gazeuses, ainsi que les jus de fruits. Les boulangers ne sont pas, de leur côté, optimistes. Le renchérissement des prix des produits de base entrant dans la fabrication du pain envenime la situation. Le sel, l'huile de table, l'améliorant, la levure et la farine ont été touchés par la hausse des prix, ce qui complique les choses. Selon des pâtissiers, la révision des tarifs est inévitable. Le croissant et le petit-pain ne seront plus cédés à 10 dinars. De même pour les gâteaux qui vont connaître une hausse de 5 à 10 dinars. Ce qui est redouté évidemment est la baisse de l'activité avec des conséquences directes sur l'emploi et le revenu des employés. A la pénurie du sachet de lait qui sévit depuis quelques semaines, celle de la farine frappe aux portes de boulangers dont certains ont préféré fermer boutique. Un problème d'approvisionnement en farine en est à l'origine. Le président de la Fédération nationale des boulangers, affiliée à l'Union générale des commerçants algériens, M. Khelifati, a tenu hier une réunion de coordination afin de décider des mesures à prendre. De son côté, le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, a accusé certaines minoteries d'être derrière les perturbations enregistrées dans la distribution de la farine aux boulangers dans quelques wilayas du pays. «Une enquête est en cours pour déterminer les raisons exactes de cette perturbation. Il y a des minoteries qui préfèrent vendre le blé comme aliment de bétail», a-t-il accusé dans une déclaration à la télévision algérienne.Pessimistes, des commerçants, grossistes et détaillants prédisent aussi des hausses conséquentes des prix d'autres produits dans les jours et semaines à venir. Ils citent, entre autres, le café et le beurre. Face à cette situation exceptionnelle, le ministre du Commerce a promis hier lors d'une conférence de presse de prendre les dispositions nécessaires en estimant qu'«il y a eu une aggravation de cette augmentation au niveau des marchés de gros et chez les producteurs». Pour le ministre, cette hausse des prix «ne peut pas être expliquée uniquement par l'augmentation des prix de certains produits sur les marchés boursiers internationaux».