Le ministère du Commerce a élaboré récemment un nouveau texte réglementaire et pris une série de mesures afin d'organiser les activités commerciales et de lutter contre toutes les formes de pratiques illicites et spéculatives dans les échanges commerciaux. A ce titre, le ministère a élaboré un avant-projet d'arrêté ministériel fixant à deux années, renouvelable, la durée de validité de l'extrait du registre du commerce délivré aux assujettis pour l'exercice de certaines activités.. L'importation de matières premières, produits et marchandises destinés à la revente en l'état, à l'exception des opérations d'importation réalisées pour propre compte par tout opérateur dans le cadre de ses activités de production, de transformation et/ou de réalisation dans la limite de ses propres besoins, le commerce de gros de matières premières, produits et marchandises, et le commerce de détails exercé par les commerçants étrangers, personnes physiques ou morales, sont à cet égard les activités commerciales qui seront assujetties à cette nouvelle réglementation. Par ailleurs, afin de mieux prendre en charge la distribution des produits agricoles et la formation des prix, il a été décidé "la mise en place d'un outil régulateur à travers la création d'un organisme économique pour la prise en charge de la réalisation et de la gestion des marchés de gros (...)", souligne le ministère. Cet organisme, dont la création a été retenue en Conseil des ministères au mois de mai dernier, avant sa validation en tant que EPE-SPA par la Conseil des participations de l'Etat le 11 novembre 2010, aura une mission de service public. Le patrimoine de cette entreprise sera constitué essentiellement avec des capitaux apportés par l'Etat. Elle bénéficiera à ce titre du versement, dans ses actifs, des marchés de gros et autres équipements commerciaux relevant du domaine privé de l'Etat. Il est prévu de lui rattacher les entreprises publiques gestionnaires des marchés de gros en tant que filiales ou unités. Elle disposera également d'une contribution financière préliminaire de l'Etat et de capacités de refinancement à taux bonifiés auprès des banques pour financer son programme national de réalisation des équipements commerciaux, proposé dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014, et doter l'Etat d'un outil essentiel pour la régulation en amont des circuit de distribution des produits agricoles. Le ministère a enfin levée, depuis le 1er janvier 2011, la suspension des exportations des dérivées des céréales (couscous et pâtes alimentaires), afin de relancer, sous régime douanier, les exportations par les transformateurs de ces produits sur le marché international. Il s'agit également de réhabiliter le réseau des exportateurs de ces produits dérivés de céréales très demandés en Europe, en Amérique du Nord, dans les pays arabes et en Afrique. Le régime douanier permet d'importer en "admission temporaire" et en exonération des droits de douane, des marchandises destinées à être réexportées après avoir subit une ou des transformations. L'UGCAA s'implique L'Union générale des commerçants et artisans Algériens (UGCAA) a plaidé jeudi en faveur d'un "plafonnement des prix des produits de large consommation", notamment pour le sucre et l'huile, dont les prix ont "fortement" augmenté au début du mois de janvier 2011. "Les produits de large consommation ont connu ces dernières années des hausses constantes. Mais l'augmentation des prix relevée ces derniers jours est forte, car il s'agit de hausses de 20 voire de 30 %. C'est pour cela l'UGCAA appelle l'Etat à plafonner les prix de ces produits, à l'instar du sucre, de l'huile et des légumes secs", une mesure qui doit concerner tous les intervenants dans le circuit commercial, a affirmé à l'APS Salah Souilah, secrétaire général de l'union. Afin de juguler cette flambée des prix, il est nécessaire pour les pouvoirs publics, explique-t-il, d'appliquer cette mesure sur "les importateurs, les grossistes et les détaillants" des produits alimentaires de première nécessité dont les prix ont sensiblement augmenté depuis le début de cette semaine, alors que les intervenants sur le marché se jettent la responsabilité. "Pour les détaillants, les grossistes en sont responsables. Mais ces derniers attribuent cette hausse aux prix appliqués par les importateurs, lesquels considèrent que l'évolution des prix des produits sur le marché local est liée aux fluctuations des cours sur le marché mondial", relève le même responsable qui a assuré que l'UGCAA "intervient de façon ininterrompue dans le domaine de la sensibilisation des commerçants soit à travers le contact direct ou par voie de presse" dans le but "de faire respecter les prix". Une tournée dans les magasins et les grandes surfaces à Alger permet de confirmer la tendance haussière de la mercuriale des denrées alimentaires: L'huile de table, dont le prix était de 660 Da pour le bidon de 5 litres, est passé à 780 Da, tandis que le sucre est proposé à 130 Da et 65 Da le kg pour la farine, de quoi inquiéter consommateurs, mais aussi les boulangers qui disent être dans l'obligation ''de répercuter les nouveaux prix sur leurs produits''. Même si certains boulangers déclarent n'avoir pas répercuté, jusqu'ici, cette augmentation sur les produits de la pâtisserie, ils comptent le faire dès qu'ils renouvellent leurs stocks. Avec un "prix du quintal (qx) de farine de 2.180 Da chez les grossistes, de l'huile dont le prix d'un bidon de 5 litres à 750 Da et le sucre qui est cédé désormais au marché de gros à 110 Da contre 79 Da il y a quelques jours, je serais obligé, si cette hausse persiste, d'augmenter automatiquement les prix de mes produits, sinon je serais pénalisé", affirme Ahmed, gérant d'une boulangerie-pâtisserie à Alger-Centre. Matière nécessaire pour la fabrication des entremets et des confiseries, la margarine a également vu son prix grimper à 1.700 da les 10 kilo alors qu'elle faisait 1.250 Da il y a quelques jours, fait remarquer, pour sa part, un pâtissier qui assure que "si les prix restent à leurs niveaux haussiers constatés depuis quelques jours, je dois changer les prix de mes produits dès samedi prochain". Il convient de rappeler que l'Etat a maintenu, dans le cadre de la régulation des prix des denrées de première nécessité, les prix d'achat des céréales auprès des Coopératives des céréales et de légumes secs (CCLC), à savoir 4.500 DA/qx pour le blé dur, 3.500 DA/qx pour le blé tendre et 2..500 DA/qx pour l'orge. Ainsi, les prix de la baguette de pain est fixé à 7,5 Da pour le pain ordinaire et 8,5 Da pour le pain amélioré, alors que le prix du lait en sachets est maintenu à 25 Da le sachet d'un litre. Le ministère du Commerce a réitéré mercredi la volonté de l'Etat pour poursuivre sa politique de subvention des prix des produits de large consommation qui ont connu ces derniers jours de fortes hausses dues notamment à "l'augmentation des cours sur les marchés mondiaux et à l'exagération des marges bénéficiaires pratiqués par certains commerçants".