La rue a grondé dans l'après-midi de jeudi dans plusieurs endroits de la wilaya de Boumerdès. Des affrontements ont éclaté entre les forces anti-émeutes et des jeunes manifestants qui ont exprimé leur colère contre la flambée des prix des produits de première nécessité. Des jeunes manifestants ont fermé, vers 10h30, à l'aide de pierres et autres objets hétéroclites, la RN12 à hauteur de Naciria. Le trafic routier a été bloqué deux heures durant avant que les forces de l'ordre n'interviennent pour disperser les manifestants. Les affrontements n'ont pas eu lieu et les protestataires se sont dispersés dans le calme. Cette action a vite eu un effet boule de neige : à Bordj Ménaïl, des dizaines de jeunes sont descendus dans la rue pour protester contre la cherté de la vie et s'indigner contre l'indifférence des autorités à prendre en charge leurs préoccupations. Ils ont barricadé la RN12 à plusieurs endroits, notamment à la sortie-est de la ville et au lieudit Lacapère où ils ont renversé un transport public et déchargé plusieurs cargaisons de sable sur la route. A 17h, la route était toujours fermée et plusieurs voyageurs étaient coincés dans d'énormes embouteillages. Fort heureusement, aucun dépassement n'a été signalé contre les voyageurs. Les transporteurs étaient contraints de faire un détour via Boulferd pour rejoindre la station de Bordj Ménaïl. A 17h30, la route a été refermée pour la troisième fois de la journée de jeudi au lieudit Bousbâa, à la sortie-est. Des échauffourées éclatèrent entre les forces antiémeutes de la Gendarmerie nationale et les jeunes manifestants. La ville est devenue le théâtre de violents affrontements suite à l'intervention des forces de l'ordre qui essayaient, à l'aide de bombes lacrymogènes, de disperser les révoltés. Les manifestants ont lancé des pierres sur les édifices publics, le palais de justice, la brigade de la gendarmerie et la Cnep ont reçu pierres et autres projectiles. Vers 18h30, les protestataires qui auparavant avaient barricadé la route, ont emboîté le pas aux jeunes manifestants qui affrontaient les forces de l'ordre au centre-ville, devenu un véritable champ de bataille. Même scène dans la commune limitrophe des Issers où plusieurs dizaines de jeunes ont fermé, dans un premier temps, la RN12. Vers 13h, des émeutes ont éclaté au boulevard Colonel Amirouche au centre-ville. Les manifestants ont pris d'assaut le siège de l'APC et l'intervention des forces anti-émeutes n'a pas dissuadé les jeunes en colère. Des affrontements et échanges de projectiles entre les deux parties s'en sont suivis qui ont duré jusque tard dans la soirée de jeudi.
Les commerçants ont tous baissé rideau Même les habitations environnantes, notamment la cité des 104 logements, n'ont pas été épargnées par les gaz lacrymogènes. A Chabet El Ameur, quelques jeunes manifestans se sont dirigés vers le siège de l'APC et ont enflammé des pneus. Les forces de sécurité les ont vite dispersé sans affrontement. Selon des sources non encore confirmées, plusieurs blessés ont été enregistrés parmi les manifestants et les forces de l'ordre. Le calme est revenu dans la matinée d'hier, mais la reprise des protestations inquiète les citoyens.