Deux otages français ont été retrouvés morts samedi au Niger au lendemain de leur enlèvement, à l'issue d'un affrontement entre des forces de sécurité et leurs ravisseurs près de la frontière malienne, selon le ministère français de la Défense. Les deux victimes ont été identifiées comme étant Antoine de Léocour, qui résidait au Niger et travaillait pour l'ONG Aide médicale internationale, et Vincent Delory, tous deux âgés de 25 ans. Ils étaient originaires de Lille. Vincent Delory s'était rendu au Niger pour assister au mariage d'Antoine de Léocour. Les deux hommes avaient été kidnappés vendredi soir dans un restaurant français de la capitale Niamey par quatre inconnus «enturbannés et armés», qui «avaient la peau claire et parlaient l'arabe», selon des témoins. D'après un client français présent, les ravisseurs «avaient l'air de savoir qui ils étaient venus prendre». «Quand ils sont entrés, ils sont tombés sur les deux Français et ils ont crié : ''Toi et toi, suivez-nous.''» Tout laisse à penser qu'ils ont été exécutés par leurs ravisseurs moins de 24 heures après avoir été enlevés à Niamey, ajoute la même source précisant «alors qu'ils se trouvaient dans la zone frontalière, l'opération coordonnée avec des éléments français présents dans la région a permis à ces derniers d'intercepter les terroristes à la frontière avec le Mali et de neutraliser certains d'entre eux». Le président français Nicolas Sarkozy, actuellement aux Antilles, a fait part dans un communiqué de sa «profonde tristesse et émotion» après la mort de ces deux Nordistes, qui étaient âgés de 25 ans et «condamne avec la plus grande fermeté cet acte barbare et lâche». En juillet dernier, Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) avait exécuté un autre otage, Michel Germaneau, en réponse à une opération militaire mauritanienne menée avec l'appui de l'armée française qui avait échoué à retrouver cet homme de 78 ans. Cinq autres Français ont été enlevés en septembre dans le nord du Niger, en même temps que deux autres étrangers. L'enlèvement a été revendiqué par Aqmi. On ignore pour l'heure si ce nouvel enlèvement est ou non le fait de groupuscules liés à Al Qaïda, dont le chef historique, Oussama Ben Laden, a menacé directement la France.