Les nouvelles mesures prises par le gouvernement pour faire baisser les prix de l'huile et du sucre vont prendre effet à partir de la fin de cette semaine. Une stabilité des prix est garantie durant les prochains huit mois. Le citoyen peut acquérir la bonbonne d'huile de 5 litres à 600 DA et le kilo de sucre à 90 DA. C'est ce qu'a annoncé le ministre du Commerce, Mustapha Benbada, lors de son intervention hier sur les ondes de la Chaîne I. Le ministre a demandé aux producteurs, grossistes et commerçants à jouer le jeu en appliquant les nouveaux tarifs arrêtés en concertation avec les opérateurs nationaux. Il rassure que toute perte occasionnée sera remboursée. La réunion organisée hier avec les industriels a eu pour objectif «d'arrêter les procédures d'application de ces mesures afin de baisser les prix des produits de première nécessité». Cela doit se faire après l'évaluation des quantités de marchandises existant actuellement au niveau des marchés de gros, de détail et au niveau des stocks des unités de production ainsi que la matière première. Un travail qui sera entamé dès demain par les équipes des impôts et des représentants du commerce afin de pouvoir évaluer les remboursements qui doivent être débloqués par l'Etat. Le ministre a affirmé que ces prix resteront en vigueur jusqu'au mois de février, date de la réception des nouvelles quantités de ces produits sans taxes, ce qui va induire une nouvelle baisse des prix. En précisant que la flambée subite des prix «n'est pas le seul effet de la hausse des prix au niveau mondial, ce qui oblige le gouvernement à intervenir pour préserver le pouvoir d'achat des Algériens», a-t-il encore expliqué. Sur l'exonération des taxes fiscales et douanières au profit des importateurs, M. Benbada dira que cette mesure est valable jusqu'au mois de juillet. Néanmoins, il n'écarte pas la possibilité de prolongement si le besoin se fait sentir. Entre-temps, le gouvernement mettra sur la table le dossier des textes d'application des lois sur la concurrence et les pratiques commerciales promulgués et adoptés en juillet 2010. «Ces textes seront promulgués dans les prochains jours et auront pour objectifs de définir l'intervention de l'Etat en termes de plafonnement des prix, fixation des tarifs et des marges bénéficiaires», a souligné le ministre. Pour lui, personne ne peut se substituer à l'Etat dans son rôle de régulateur. Le ministre dément le recul du gouvernement dans les mesures de régulation du marché, estimant qu'il ne permettra aucun dépassement ou entrave à la loi. Tout en soulignant que l'Algérie ne connaît pas de situation de monopole, le ministre n'écarte pas le retour au monopole de l'Etat sur certains produits de première nécessité «pour garantir la nourriture des Algériens en matières essentielles». D'autre part, le ministre évoque l'insuffisance des espaces commerciaux en Algérie, ce qui fait qu'une grande quantité de la production nationale transite par des canaux informels. Il annonce le renforcement de ce segment par la réalisation de 13 marchés nationaux, trois de gros et 10 au niveau régional. Il reconnaît la proportion qu'a prise la spéculation. La solution proposée par les pouvoirs publics se résume en la création d'offices (lait, blé, légumes et viandes) dont l'activité va s'étendre pour toucher les fruits et légumes.