L'utilisation des gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à Annaba en début de semaine n'aura pas été sans conséquences. Malheureusement pour les habitants des quartiers où ont eu lieu les troubles. C'est ainsi qu'un père de famille âgé de 76 ans, asthmatique chronique, est décédé des suites d'une asphyxie liée directement à l'inhalation de ces gaz nocifs. La malheureuse victime, qui rentrait chez elle après avoir accompli la prière du dohr, samedi vers 16h, n'avait d'autre choix que de passer à proximité de Djebanet Lihoud, au moment où les affrontements entre forces de l'ordre et manifestants étaient intenses et où les policiers avaient fait usage de grenades lacrymogènes pour tenter de disperser la foule. Pris d'un malaise, Bendjedid Sadek s'était affalé dans la rue et avait été immédiatement secouru par des riverains. Cette crise soudaine devait lui être fatale car il succomba avant même que le véhicule qui le transportait vers le service des urgences du CHU Ibn Rochd ne franchisse la porte de l'établissement. Les médecins qui le consultèrent ne purent que constater le décès, le trauma subi ayant été irréversible. Le défunt, qui était chef d'une famille de six enfants, a été enterré au cimetière de Sidi Harb. Parmi la foule nombreuse à ses funérailles, on a signalé la présence de nombreux chauffeurs de taxi, corporation dont il faisait partie en tant que chauffeur suppléant. De même que des représentants de la famille de l'ex-président de la République, Chadli Bendjedid, qui est son cousin paternel. Dans son quartier, ses voisins ne tarissent pas d'éloges sur ce retraité de la SNS, qui s'est toujours montré disponible et attentif à leur endroit.