Jour après jour, il se confirme que Tiaret devient la vitrine de l'«amalgame» pour ces bookmakers et commerçants du sang. La rue n'a que plus de mal à démêler l'écheveau de ces troubles et événements douloureux, montés de toutes pièces à des périodes étrangement «consécutives» et étudiées. Preuve en est la «fausse alerte», concernant des troubles dans deux daïras: Hamadia et Aïn D'hab, parallèlement aux événements de Kabylie. Et au moment où ces parties ont échoué dans leur entreprise d'exporter la crise kabyle vers Tiaret, le terrorisme est revenu en force pour frapper à Sidi El-Hasni - qui connaît l'exode incessant de centaines de familles d'une part, et l'installation de milliers de nomades d'autre part - tuant six membres de la famille Berkani (nomades). En effet, cela a eu lieu au moment d'une intense activité terroriste ayant mené à une «transhumance» de bergers et de maquignons, - 3000 familles - possédant un million d'ovins. Le fait du jour, c'est-à-dire l'assassinat du jeune Serardi Tahar, pourrait bien être le dernier épisode du «chaos», n'était la tentative sournoise de la mafia locale de travestir le rôle du nouveau premier responsable de la wilaya en celui d'extincteur de feu, en lui faisant porter le chapeau de pompier. Mafia de la finance et du foncier, qui maintient ainsi sa pression. D'autant plus que des changements notables ont eu lieu dans les structures de la wilaya. D'ailleurs, à moins d'une semaine de son installation, le nouveau wali s'est enquis de l'état des citoyens. Preuve en est son dernier communiqué. Selon des analystes, l'assassinat du jeune Tahar ne serait qu'une opération «Massinissa bis». A ce sujet, le chef de sûreté de wilaya cite la chronologie des faits: «La protestation était visible, mais elle était maîtrisable, même aux pires circonstances avant et après l'enterrement. Néanmoins, les faits ont éclaté au moment où tout le monde se dispersait et où les jeunes rebroussaient chemin vers leurs quartiers respectifs, c'est alors qu'ils s'en sont pris aux vitres de l'APC, à une vitrine, à une pompe à essence et aux lampadaires.» Seulement, ce qui est aberrant, selon les Tiarétis, est le fait que «quelques journaux» aient reporté que les forces de sécurité auraient eu recours aux bombes lacrymogènes. A telle enseigne qu'un citoyen dit avoir été réveillé par un ami, à une heure tardive de la nuit, et qui voulait s'enquérir par téléphone de la situation à Tiaret. Car, ce dernier aurait pris connaissance de certaines informations à travers un site Internet. Si la wilaya de Tiaret a vu une vague de protestations pacifiques contre certains élus, dans sept communes, certains courants occultes auraient tout de même souhaité que cela mène à la déstabilisation. Les citoyens de Tiaret ont refusé que les aventuriers trouvent là une quelconque brèche pour s'introduire. Les évènements en quelques points: * La victime Serardi Tahar, 32 ans, marié et père de deux enfants, a été victime d'un attentat criminel: il a reçu une balle de 9 mm dans la nuque. * La soeur de la victime, qui a consulté toutes les photos qui lui ont été présentées par la police, n'a pu confirmer l'identité du (ou des) coupables, habillés en policiers. * Quinze jeunes femmes, qui étaient sur les lieux, ont été plus ou moins blessées légèrement, au moment où a eu lieu le crime. * Les armes qui circulent à Tiaret sont généralement des PM de type Beretta. * La famille de la victime a déposé plainte contre X. * L'enterrement de la victime s'est déroulé normalement. Mais ensuite, par surprise, les accompagnateurs se sont scindés en deux groupes, d'environ 300 jeunes, qui ont voulu attaquer les policiers en jetant des pierres. * Les policiers ont demandé aux commerçants de baisser rideau. * Vingt jeunes ont été arrêtés et conduits au poste de police pour une heure d'interrogatoire. Ils ont été, ensuite, libérés. * Les autres manifestants ont investi l'APC qu'ils ont lapidée et se sont attaqués à une station d'essence. Il n'y a eu ni dégâts ni victimes. * Aucun coup de feu n'a été tiré. Aucune bombe lacrymogène n'a été lancée, étant donné qu'il n'y a pas eu de confrontation. Les policiers antiémeutes étant présents avec tous leurs équipements.