Le ministère du Commerce et les producteurs de sucre et d'huile ont convenu dimanche dernier de plafonner les prix à la consommation de ces deux produits à 90 DA le kilo de sucre et à 600 DA le bidon d'huile, et ce, avant la fin de la semaine. Les grossistes ne sont pas restés sourds aux appels pressants du gouvernement à baisser les prix des produits de base, comme l'huile et le sucre. Hier, lors de notre virée chez des demi-grossistes de Chéraga, nous avons constaté que les décisions prises sont déjà répercutées. Effectivement, les prix de l'huile et du sucre ont déjà connu une baisse, et ce, depuis hier. «Nous n'avons pas attendu la fin de la semaine pour répercuter la baisse des prix afin de ne pas perdre notre clientèle», estiment les quelques grossistes avec lesquels nous nous sommes entretenus. Ils précisent avoir préféré «vendre à perte que de perdre leur clientèle». Effectivement, les grossistes estiment qu'ils sont déjà «perdants». Depuis la fixation des prix du sucre et de l'huile par le gouvernement, ils vendent actuellement le stock acquis durant la flambée des prix. Toutefois, ceux dont le stock a été épuisé précisent qu'ils se sont approvisionnés en sucre et en huile avec des prix bas, ce qui leur permettra de céder à titre d'exemple le bidon d'huile à 580 DA aux commerçants de détail. Du côté des supérettes et autres magasins d'alimentation générale, on a constaté que les stocks d'huile et de sucre sont totalement épuisés «depuis deux jours», selon le propriétaire d'une supérette à Chéraga. Les commerçants sont unanimes pour dire que «la baisse des prix dépend des grossistes. Nous attendons toujours l'entrée en vigueur des nouveaux tarifs décidés par le gouvernement pour commander de nouveaux stocks», indiquent-ils. Dans la majorité des commerces où nous nous sommes rendus, il s'avère que le bidon d'huile de cinq litres coûte toujours 750 dinars et le kilo de sucre 120 dinars. Les propriétaires affirment pratiquer les prix d'achat effectués durant la semaine dernière. «Je ne vais pas renouveler mes stocks tant que je ne suis pas fixé sur la date exacte de l'entrée en vigueur des nouveaux tarifs», nous explique encore le gérant qui affirme acquérir le kilo de sucre à 110 dinars. La situation est donc ambiguë, commerçants, grossistes et demi-grossistes se renvoient la balle, et c'est le consommateur qui se trouve au final en train de payer les pots cassés. Pourtant, les opérateurs-producteurs se sont engagés à donner dans les plus brefs délais des instructions à leurs réseaux de distribution et aux grossistes avec lesquels ils traitent et à travers eux aux détaillants en vue d'appliquer ces prix dans un délai ne dépassant pas une semaine.