De nombreux couples de travailleurs sont obligés de placer dans les crèches leurs enfants n'ayant pas encore atteint l'âge d'être scolarisés. A défaut, ils les laissent chez des nourrices qui s'occupent notamment des bébés. Cependant, cela n'est pas possible pour toutes les bourses. Dans la commune d'El Biar, se trouvent plusieurs crèches. parmi elles celle dénommée «Nounoucha» sise Boulevard Ahmed Bougara. Cette structure publique est connue pour avoir appliqué des tarifs très élevés contre la garde des petits. Des familles très aisées, dit-on, placent leurs enfants, moyennant le paiement de fortes sommes d'argent. Nous avons essayé de joindre la direction de «Nounoucha», mais sans succès. Une employée nous informe, à travers l'interphone, que «la directrice est absente» et qu'il nous faut revenir un autre jour en prenant rendez-vous par téléphone. Quelques parents que nous avons pu accoster devant quelques crèches assurent que les prix varient entre 6000 et 8000 DA, selon les quartiers de la capitale et les prestations proposées. Le jardin d'enfants de l'entreprise Nashco, situé près de la clinique Galiéni, est plus accessible. La directrice de l'établissement nous reçoit dans son bureau, expliquant que les lieux sont ouverts en priorité aux personnels de cette entreprise activant dans le secteur des transports maritimes. «Auparavant, nous dit la responsable, la crèche accueillait les jeunes enfants dont l'âge varie entre deux mois et demi jusqu'à trois ans. Aujourd'hui, l'établissement n'admet que les enfants âgés entre 2 ans et demi à 5 ans». Le programme suivi dans cette crèche est spécialement adapté à l'âge des enfants retenus. Le matin, les jeunes pensionnaires passent leur temps à colorier des images, à apprendre les chiffres et à s'initier à l'écriture cursive. Dans l'après-midi, après le déjeuner et une sieste qui dure jusqu'à 14 h, ils apprennent le dessin et les chansons avant de prendre leurs goûters. Selon cette responsable qui n'a pas voulu nous dévoiler le prix de ses prestations, toutes les éducatrices du jardin d'enfants sont «qualifiées et diplômées». «Elles ont aussi fait de la psychologie, a-t-elle ajouté en précisant qu'elles ont les capacités ainsi que le sens de la communication avec les enfants». Les familles aisées ne se soucient guère du prix exigé. «Je ne vois que l'intérêt de mon enfant et le prix importe peu», nous a confié Karima, une enseignante. Ainsi et au vu des prix affichés, les crèches ne sont fréquentées à première vue que par les enfants des parents aisés. Mais il faut admettre qu'il y a des mères au foyer qui préfèrent envoyer leurs progénitures dans des crèches ou des jardins d'enfants non seulement pour qu'ils apprennent à lire et à écrire, pour se préparer à entrer à l'école, mais aussi pour les laisser libres et tranquilles pour la journée. Parmi elles, Malika qui n'a pas hésité à nous dire : «J'ai trois enfants turbulents, et je préfère les mettre dans une crèche».