La mission d'observation du référendum au Sud-Soudan de la Communauté est-africaine (EAC) a annoncé jeudi n'avoir enregistré aucun incident de nature à remettre en cause la crédibilité du processus et la légitimité de ses résultats. Dans un bref rapport d'étape sur le référendum qui a démarré le 9 janvier 2011, la mission de l'EAC note que «le processus référendaire se déroule dans un climat calme, pacifique et tranquille». La mission d'observation est arrivée à Juba, la capitale du Sud-Soudan le 7 janvier et comprend 15 membres de l'Assemblée législative est-africaine (EALA), représentant les cinq Etats partenaires, à savoir : le Burundi, le Kenya, le Rwanda, la Tanzanie et l'Ouganda. Son rapport, signé par le chef de mission, Abdul Karim Harelimana, porte sur les quatre premiers jours du vote jusqu'au 12 janvier 2011. Il indique que les observateurs ont vu de nombreux électeurs, entre 67 et 88% des inscrits dans les centres/bureaux de vote visités. Les chiffres qu'il contient proviennent des équipes de l'EAC déployées dans quatre Etats de Central Equatorial (où se trouve la capitale, Juba) de Western Equatorial, Eastern Equatorial et Jonglei. «Les membres de la mission d'observation de l'EAC ont constaté les émotions exprimées par les Sud-soudanais au moment de voter. Certains ont éclaté en sanglots, d'autres ont poussé des cris de joie, certains ont embrassé les bulletins de vote et le sol, d'autres ont entonné des chants de joie. Les gens ont attendu patiemment sous le chaud soleil de longues heures durant pour pouvoir voter», indique le rapport. Par ailleurs, le seuil de 60% de participation au référendum a été dépassé, a confirmé jeudi la commission référendaire. Ce seuil est indispensable pour que soit valide le résultat du référendum au Sud-Soudan, qui devrait déboucher sur l'indépendance de cette région. Les Soudanais du Sud votent en masse depuis dimanche pour se prononcer sur leur indépendance. Le scrutin devait être clôturé hier. Des résultats partiels sont attendus fin janvier et les résultats définitifs le 14 février. Le scrutin, surveillé par des observateurs américains, européens, africains et arabes, a commencé dans la joie dimanche à Juba, la capitale, où l'on a salué un jour «historique» par des chants et des danses. Près de 4 millions de personnes se sont inscrites pour ce référendum d'autodétermination. «C'est le moment historique que les Sud-Soudanais attendaient», a affirmé le président de cette région semi-autonome Salva Kiir, après avoir voté dimanche à Juba, capitale du Sud-Soudan. La partition semble inévitable à l'issue de ce référendum prévu par l'accord de paix conclu en 2005 qui a mis fin à plus de vingt ans de guerre civile entre le Nord, musulman et en grande partie arabe, et le sud, chrétien, du Soudan. Le conflit a fait deux millions de morts entre 1983 et 2005. A Abyei, région très sensible située à la frontière du Nord et du Sud, des affrontements meurtriers entre tribus rivales ont fait plusieurs dizaines de morts depuis dimanche. Par ailleurs, dans l'Etat pétrolier sensible d'Unité, des combats ont opposé rebelles et soldats sudistes. En visite jeudi dans des bureaux de vote dans les Etats du Haut Nil et des Lacs au Soudan, le président du panel de l'ONU chargé du suivi du référendum d'autodétermination du Sud-Soudan, Benjamin Mkapa, a réitéré son soutien au déroulement d'un scrutin «libre et transparent».