Le phénomène des faux billets inquiète à la fois les citoyens, les commerçants et même les institutions bancaires. C'est une véritable psychose. Personne ne fait plus confiance à personne. Le doute et la suspicion s'installent au sein de la population. Pour faire face à cette situation, les banques algériennes ont renforcé le contrôle de la monnaie. De nouveaux matériels sont acquis par ces institutions afin de mettre fin à ce phénomène. C'est le cas d'ailleurs de la Banque extérieure d'Algérie (BEA), cette dernière envisage d'acquérir des détecteurs de faux billets. Un appel d'offres national et international pour de nouvelles acquisitions a été lancé par ladite banque. Il porte sur la fourniture, la livraison et la mise en service de 78 compteuses de billets de banque dotées de détecteur de faux billets. Pour les pouvoirs publics, les faux billets ne sont pas une menace inquiétante, ils ne sont pas le talon d'Achille de notre seul pays mais même de ceux développés. On se rappelle que le Premier ministre a indiqué récemment au Conseil de la nation que «la question de la fausse monnaie n'est pas l'apanage de l'Algérie». Ce qui, a priori, est sans doute vrai mais sauf que le fléau n'a pas connu la dimension endémique qui se manifeste actuellement chez nous. Rien que pour ce début d'année, plusieurs opérations de saisie ont été effectuées par les services de la Gendarmerie nationale. La somme de 46 000 DA en faux billets a été saisie durant la première semaine du mois courant par la brigade de gendarmerie de Sidi Bel Abbès. Quelques jours après, les gendarmes de la brigade de Menasria (Alger) ont interpellé un ressortissant africain en situation régulière et un citoyen algérien en possession d'un sac en plastique contenant 70 dollars, 510 euros et 18 000 DA ainsi que 6 coupures de papier sous forme de billets de banque de 1000 DA et 3 autres en coupures de 200 et 100 euros. Actuellement, l'Algérie est beaucoup plus un pays d'écoulement de billets de banque fabriqués à l'étranger qu'un pays émetteur. Les faussaires qui se trouvent en Algérie ne sont en fait que de petits délinquants, des groupes organisés d'une manière primaire qui ont recours à un ordinateur performant, un scanner et une imprimante pour l'impression de billets de banque. Pour le moment, nous n'avons pas d'ateliers spécialisés dans la fabrication de fausse monnaie. L'Algérie est beaucoup plus concernée par la mise en circulation de faux billets fabriqués à l'étranger, mais si les autorités algériennes ne prennent pas au sérieux ce phénomène, la situation risque de prendre de l'ampleur.