L'approvisionnement en lait ne doit connaître aucune perturbation. Les laiteries bénéficient actuellement de quantités de poudre de lait subventionnées à plus de 50% par rapport à 2010, au moment où ces mêmes unités ont signé des contrats de développement de la production laitière nationale, a affirmé, hier, le ministre de l'Agriculture, Rachid Benaïssa, sur les ondes de la radio Chaîne III. Il a reconnu, toutefois, qu'il y a eu des difficultés de distribution de la poudre, conjuguées à des perturbations dans le circuit de la distribution. Mais une amélioration progressive a été enregistrée, a-t-il rassuré, affirmant que le circuit de distribution devra connaître des progrès pour mieux alimenter les différentes régions. Concernant la commercialisation du lait en sachet, M. Benaïssa a assuré que la situation se stabilise graduellement, citant le cas de la capitale où 860 000 litres ont été distribués dans la journée de dimanche. Un volume nettement supérieur à celui de 700 000 litres /jour distribués quotidiennement en 2010. Donc, il n'y a pas de pénurie de lait en sachet, a-t-il insisté, accusant les citoyens d'avoir un comportement boulimique en achetant des quantités supérieures à leurs besoins quotidiens. Sur 111 laiteries privées, 97 ont signé des contrats de partenariat avec l'Office interprofessionnel du lait pour produire du lait en sachet. «Les autres sont encore en négociation», a-t-il ajouté. Les laiteries qui utilisent exclusivement du lait cru bénéficient d'une super-prime de 2 DA par litre collecté et bénéficient en même temps de l'avantage de vendre le lait en sachet produit à base de ce lait à des prix libres. Le ministre a estimé que «c'est un créneau que nous voulons construire de manière durable», reconnaissant l'existence de multiples problèmes pour la production du lait cru liés notamment à la collecte qui est très faible. Sur une production de 2,5 milliards de litres, seuls 300 millions de litres ont été collectés alors que le but est d'atteindre 700 millions de litres. Pour augmenter davantage la production de lait cru, l'importation des vaches laitières a connu une forte hausse de 10 000 vaches entre 2009 et 2010. Ainsi, 25 000 vaches ont été importées en 2010 contre 15 000 en 2009 et 1200 en 2008. La facture d'importation a atteint, quant à elle, 800 millions de dollars en 2010. Selon le ministre, «la mission des laiteries est de valoriser en premier lieu le lait produit localement et la poudre doit être utilisée en appoint», contrairement au comportement actuel de ces unités qui ont tendance à travailler exclusivement avec la poudre de lait. «C'était la solution de facilité mais à présent nous voulons faire de ces laiteries le point de développement de la filière.» Elles doivent assurer leur propre approvisionnement car la poudre de lait subventionnée doit être juste un appoint pour ces unités. «Les laiteries sont libres d'importer et de collecter le lait cru», a-t-il souligné. Rachid Benaïssa, qui a répondu aux laiteries qui ont affiché l'éventuelle fermeture de leurs unités en raison du manque de poudre de lait, a jugé que ces entreprises doivent prévoir les sources de leur approvisionnement et ne doivent pas compter uniquement sur la poudre de lait subventionnée par l'Etat. «Elles participent avec nous pour produire le lait en sachet subventionné dans le cadre du partenariat», a-t-il expliqué. Pour participer à «la politique sociale» visant à produire du lait en sachet à 25 DA, M. Benaïssa a indiqué avoir «demandé aux producteurs de ne pas détourner la poudre de lait vers d'autres sous-produits et de l'utiliser de manière rationnelle. Nous devons créer les conditions d'un développement durable de la filière».