Les négociations de deux jours sur le programme nucléaire iranien entre les six médiateurs internationaux (Russie, USA, Grande-Bretagne, France, Chine et Allemagne) et Téhéran se sont achevées hier à Istanbul, selon des médias turcs citant des sources diplomatiques. Le bilan de cette rencontre sera d'abord dressé par la haute représentante de l'Union européenne pour les Affaires étrangères et la politique de sécurité Catherine Ashton, et ensuite par le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale (CSSN) de la République d'Iran, Saïd Jalili, a indiqué le ministère turc des Affaires étrangères. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et les Six cherchent depuis 2003 à obtenir que l'Iran renonce à ses travaux d'enrichissement d'uranium qui constituent une menace pour le régime de non-prolifération nucléaire. La situation autour du programme nucléaire iranien s'est particulièrement aggravée après que Téhéran eut annoncé avoir produit le premier lot d'uranium enrichi à 20%. La première journée de vendredi s'était achevée sans résultat concret. La réunion plénière des délégations a été précédée d'une réunion des représentants du Groupe de Vienne (Etats-Unis, Russie, France et un représentant iranien. L'ordre du jour de cette réunion était d'explorer les possibilités «d'avancer» sur la question d'un éventuel échange d'uranium, ou sur «d'autres mesures pratiques pour bâtir la confiance» entre les deux parties. Les grandes puissances recherchent un accord révisé sur cette question par rapport à une proposition initiale de 2009. L'Iran avait rejeté en 2009 un projet du groupe de Vienne d'envoi en Russie de 1200 kg d'uranium iranien faiblement enrichi pour obtenir en contrepartie de la Russie et de la France du combustible pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran. En mai 2010, l'Iran a présenté avec la Turquie et le Brésil une contre-proposition prévoyant d'envoyer en Turquie 1200 kg de son uranium pour faire l'échange. Les grandes puissances avaient ignoré cette offre qui ne prenait pas en compte les quantités d'uranium enrichi produites par l'Iran depuis 2009. Le négociateur iranien a indiqué que son pays voulait que son droit à l'enrichissement de l'uranium soit reconnu, et a demandé aussi la levée des sanctions internationales contre l'Iran comme conditions préalables à un début de discussions sur un échange de combustible. Un haut diplomate iranien avait assuré qu'il n'était pas question de parler à Istanbul d'une suspension de l'enrichissement. L'Iran poursuit «avec vigueur» ses «activités d'enrichissement» d'uranium malgré les sanctions internationales, avait déclaré samedi dernier Ali Akbar Salehi, le chef du programme nucléaire iranien.