Les étudiants de l'université de Tizi Ouzou marcheront le 1er février jusqu'au siège de la wilaya, et demanderont une audience auprès wali, Abdelkader Bouazghi. Recevra-t-il alors la coordination locale des étudiants ? A l'appel de la Coordination locale des étudiants (CLE), la communauté estudiantine de l'université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou (Ummto) a déclenché hier une grève cyclique. Toutes les facultés de l'Ummto ont répondu favorablement à l'appel de la CLE. C'est la paralysie totale de l'université. Une fois de plus, les étudiants ont tenu à exprimer par ce mouvement leur ras-le-bol quant à la situation que traverse l'enseignement supérieur en Algérie, mais aussi l'Ummto en particulier, surtout en ce qui concerne la sécurité, les moyens pédagogiques et la qualité de l'enseignement. Un rassemblement a eu lieu hier dans l'enceinte du campus universitaire Hasnaoua. Devant la bibliothèque centrale, les étudiants venus de différentes facultés ont scandé des slogans appelant à la réforme de l'enseignement supérieur. Les étudiants de la faculté des sciences juridiques et administratives de Boukhalfa, toujours en grève pour le deuxième mois, ont, quant à eux, improvisé une marche depuis l'arrêt de bus de Hasnaoua jusqu'au lieu du rassemblement. Brandissant leurs cartes d'étudiant, les juristes ont renouvelé leurs revendications quant à la réouverture de la post-graduation et à la réhabilitation du certificat d'aptitude à la profession d'avocat (Capa). «Ce rassemblement et cette grève générale se veulent un début pour une autre action d'envergure, à savoir la marche pacifique du 1er février», nous dira un membre de la CLE. Et d'ajouter : «La CLE demandera sur place une audience auprès du wali le jour même de la marche.» En effet, dans une déclaration rendue publique hier, la CLE, tout en s'attaquant à la réforme LMD, «parachutée et imposée unilatéralement», a tenu à exprimer son mécontentement quant à «la politique de gestion des flux par le ministère de tutelle, sans prendre le soin de réunir les conditions… pour assurer la performance et la réussite». Plus encore, la CLE estime dans sa déclaration que «cette situation n'est pas seulement le résultat d'une incompréhension ou d'un laxisme, mais celui d'un régime qui, obnubilé par son maintien au pouvoir, stérilise et ruine l'université, verrouille le champ politique et médiatique…». La même coordination revendique à cet effet le maintien du système classique et la réouverture de la post-graduation ainsi que le Capa, pas seulement pour cette année, mais pour toujours. Une prise en charge effective de l'étudiant sur le plan sociale et pédagogique. Elle a aussi tenu à condamner «l'attitude du pouvoir qui répond aux Algériens par l'intimidation, les menaces, la matraque et les balles». Par ailleurs, un appel a été lancé en direction de la communauté universitaire, la société civile et toutes les forces de l'opposition démocratique à participer massivement à la marche pacifique qui aura lieu mardi prochain du campus universitaire Hasnaoua vers le siège de la wilaya. Il y a lieu de souligner que les cours reprendront le plus normalement aujourd'hui, sauf au niveau de la faculté de droit, où la situation empire. La grève générale cyclique sera reconduite dès demain.