Des membres de la famille du président tunisien déchu Ben Ali sont arrivés vendredi à Montréal, selon une source gouvernementale à Ottawa, alors que le Canada a indiqué officiellement que les proches de l'ancien président tunisien «n'étaient pas les bienvenus». La source gouvernementale a confirmé sans les détails une information donnée par le Journal de Québec sur son site internet. Selon ce dernier, un des frères de la seconde épouse de Ben Ali, sa femme, leurs deux enfants et leur gouvernante ont atterri vendredi matin, à bord d'un jet privé, à l'aéroport international de Montréal-Trudeau. Le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration a déclaré que «Ben Ali, les membres destitués de l'ancien régime tunisien et leurs proches n'étaient pas les bienvenus au Canada», ajoutant qu'«en raison de la législation sur la protection de la vie privée, je ne peux pas commenter un cas en particulier». Il a rappelé que les Tunisiens arrivant au Canada doivent avoir un visa valide et qu'un tel visa n'est accordé que si l'agent canadien est convaincu que son titulaire quittera le pays à son expiration. «Etant donné que les membres de l'ancien régime tunisien ne peuvent pas retourner en Tunisie, cela serait difficile», a souligné le porte-parole. Le Journal de Québec n'a pas donné l'identité exacte de la famille, l'épouse de Ben Ali, Leila Trabelsi, ayant plusieurs frères. Les voyageurs se seraient arrêtés dans un hôtel de l'ouest de Montréal. Le gendre du président déchu, l'homme d'affaires Mohamed Sakhr el-Materi, avait acheté il y a deux ans à Montréal une villa cossue dans le quartier huppé de Westmount. Selon une enquête, la maison est actuellement inhabitée et partiellement en travaux. Selon des médias canadiens, il aurait revendu cette demeure il y a huit mois, mais la transaction n'aurait pas encore été enregistrée.
Les Etats-Unis pressent la Tunisie d'adopter des réformes démocratiques Les Etats-Unis ont pressé le chef du gouvernement de transition tunisien Mohamed Ghannouchi de mettre en place des réformes démocratiques, selon un porte-parole de la diplomatie américaine. La secrétaire d'Etat Hillary Clinton a «encouragé la mise en place de réformes et la transition vers une démocratie ouverte», a indiqué Philip Crowley dans un message faisant état d'un entretien téléphonique entre Mme Clinton et M. Ghannouchi. Jeudi, les Etats-Unis avaient souhaité que la situation se stabilise en Tunisie après la chute du régime du président Zine El Abidine Ben Ali pour organiser «des élections crédibles» au plus tard au cours de l'année. Le gouvernement de transition, dominé par des caciques de l'ancien régime, a encore fait face à d'intenses pressions samedi pour quitter le pouvoir, alors que des milliers de Tunisiens ont manifesté dans la rue, rejoints dans la contestation par le syndicat de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT).
Frédéric Mitterrand exprime ses «regrets» aux Tunisiens Le ministre français de la Culture, Frédéric Mitterrand, critiqué ces derniers jours ainsi que d'autres responsables français pour sa complaisance envers le régime du président tunisien déchu Ben Ali, a présenté ses «regrets» dans une lettre publiée dimanche par un hebdomadaire tunisien. «Les Tunisiens savent que je travaille au service de la Tunisie, et notamment dans le domaine culturel, depuis trente ans. Comme beaucoup d'autres, je l'ai fait en essayant de privilégier le dialogue avec les autorités et souvent en allant jusqu'aux limites de ce qui était acceptable», a écrit le ministre français, neveu de l'ancien président François Mitterrand.»Alors que le peuple tunisien est parvenu par ses seules forces à se débarrasser de la chape de plomb qui pesait sur lui, je regrette profondément que mon attitude et les expressions qu'il m'est arrivé d'utiliser aient pu offenser des gens que j'ai toujours voulu aider et que j'admire et que j'aime», a-t-il ajouté dans cette lettre publiée par l'hebdomadaire Réalités sous le titre «Lettre de Frédéric Mitterrand au peuple tunisien». «Puissent ceux qui me connaissent bien et savent ce que j'ai accompli réellement me comprendre et accepter mes regrets», a-t-il ajouté, assurant partager «totalement l'enthousiasme pour l'avènement de la liberté et l'espoir en la démocratie» en Tunisie. Frédéric Mitterrand avait reconnu jeudi avoir obtenu la nationalité tunisienne dans les années 90, après l'organisation d'une année de la Tunisie en France, une série de manifestations culturelles.