Le mouvement de grève observé par les salariés des entreprises de mise à disposition au niveau des aciéries I et II du complexe sidérurgique d'ArcelorMittal El Hadjar s'est poursuivi hier malgré la prise en charge par la direction de leurs revendications d'accès à des emplois permanents. Plus grave, les travailleurs des unités du complexe, qui s'étaient jusque-là limités à observer la situation, menaceraient d'adhérer au mouvement et de débrayer à leur tour si aucune mesure concrète n'est prise quant à la prise totale de ce dossier épineux et de ceux relatifs à l'investissement pour la réhabilitation des installations de production vétustes ou immobilisées, à l'instar de la cokerie fermée depuis une année, des laminoirs, du haut-fourneau n° 2 et des aciéries. Tous les regards étaient braqués hier du côté du siège de la direction générale du complexe sidérurgique où étaient réunis en conclave depuis les premières heures de la matinée les responsables du complexe avec les représentants syndicaux et les membres du comité de participation. Une réunion dont il est beaucoup attendu de la part des salariés, sujets ces derniers temps aux pires appréhensions quant à l'avenir de leur outil de travail, notamment à l'approche de la date d'échéance du contrat de partenariat entre Sider et le groupe ArcelorMittal, qui est fixée rappelons-le à août 2011. Le flou entretenu autour de cette reconduction de contrat, tant par l'employeur que par les pouvoirs publics, a d'ailleurs suscité une profonde inquiétude chez les représentants des travailleurs eux-mêmes, lesquels ont pris la décision d'alerter les plus hautes instances du pays. Le syndicat d'entreprise et le comité de participation ont adressé hier une lettre ouverte au président de la république pour attirer son attention sur la situation «d'agonie» comme décrite dans le document et qui prévaut au sein du site sidérurgique d'El Hadjar. Les élus des travailleurs prient, à travers ce véritable cri du cœur, le premier magistrat de dépêcher sur les lieux une commission d'enquête interministérielle à l'effet de lui rendre compte du manque d'intérêt qui est accordé à cette entité économique qui emploie 5300 salariés et surtout sur la menace de fermeture qui pèse sur ArcelorMittal Annaba. Rappelons que le directeur général de l'entreprise a tenté, avant-hier, de faire baisser la tension en sensibilisant les grévistes sur les conséquences désastreuses de leur mouvement au plan financier et sur l'image de marque de l'entreprise, du fait que celle-ci n'arrive plus à honorer les commandes de ses clients. Il a souligné que cette grève soudaine compromettrait les objectifs de production que l'entreprise s'est assignés pour le futur si elle venait à se prolonger. Pour prouver ses bonnes intentions, Le Gouic a même annoncé par le biais d'un flash info spécial largement diffusé que l'entreprise a décidé de procéder au recrutement d'une centaine d'entre eux dans l'immédiat et de régler le problème des salariés des entreprises de mise à disposition dans les mois à venir. «Un recrutement progressif s'effectuera en fonction des départs à la retraite attendus qui sont de l'ordre de plus de 500 agents», a promis Le Gouic en précisant toutefois que «la direction générale s'est engagée à ne recruter pour les postes opérationnels (process et maintenance) que parmi ce réservoir de personnel de mise à disposition.»