La cour de Constantine s'est prononcée vendredi vers 23h dans l'affaire de l'attentat d'El Mansourah, dans la wilaya de Bordj Bou Arréridj. Le procès qui a débuté mercredi matin ne s'est terminé qu'après trois jours où l'attente était longue, notamment pour les familles des gendarmes tués. Le verdict a été prononcé alors ce vendredi, après trois longues journées d'audience pour écouter les 27 accusés, leurs 20 avocats et les 35 victimes et témoins. Un procès qui revêt une importance capitale sans doute à cause du nombre important d'accusés mais surtout du fait de son caractère sécuritaire. Le climat était tendu, d'un côté les accusés, de l'autre les familles des victimes toujours sous le choc. Le verdict fait état de peine capitale pour les 6 accusés principaux dans cette affaire dont l'un d'entre eux purgera sa peine dans un hôpital psychiatrique car il présente des troubles psychiques avérés. Selon la cour, ces 6 accusés font partie des 15 impliqués qui forment le groupe terroriste qui a perpétré l'attentat et un autre terroriste est toujours en fuite. 4 autres accusés ont écopé de deux ans de prison fermes alors que les autres ont bénéficié de relaxe. Pour rappel, l'affaire remonte au mois de juin 2010 lorsqu'un groupe de terroristes avait tendu une embuscade qui a fait 19 morts parmi les gendarmes de Bordj Bou Arréridj. Il s'agissait de gendarmes faisant partie d'un convoi chargé d'escorter des travailleurs chinois employés à la construction de l'autoroute Est-Ouest et se rendaient sur le chantier pour les chercher au moment de l'embuscade.Les chefs d'inculpation retenus contre les accusés sont : adhésion à un groupe terroriste, homicide volontaire, incendie volontaire, vol avec utilisation de violence et destruction de biens d'autrui. L'affaire a été ouverte la semaine dernière lors du dernier jour de la session criminelle mais a été reportée pour le 26 janvier à cause d'une erreur dans l'arrêt de renvoi qui a qualifié un accusé en témoin. Le procureur général avait requis la peine capitale pour les deux principaux accusés dans cette affaire, Larbi Lemisset (25 ans) et Abdelkader Mekhalfia (28 ans). Le groupe activait depuis 2008 et avait perpétré plusieurs attentats comme celui qui a visé les gardes communaux de Haraza, selon les déclarations d'un accusé, Rabah Tiba, qui a renseigné également sur plusieurs faux barrages installés au niveau de la route menant vers la commune de Slatna. Les armes et les munitions utilisées sont ensuite cachées chez Mekhalfia Abdelkader, dans sa demeure qui servait également de cachette pour les terroristes blessés.